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Des baisses d'impôts moins élevées que prévu pour 2018

Bercy doit détailler officiellement son texte budgétaire ce mercredi matin en Conseil des ministres. [PHILIPPE HUGUEN / AFP]

Sept milliards d'euros au lieu des dix jusque-là promis : le projet de loi de finances (PLF), présenté ce mercredi par le gouvernement, sera moins ambitieux en matière de baisses d'impôts que ce qui avait été annoncé par l'exécutif concernant l'année 2018.

Alors que Bercy doit détailler officiellement son texte budgétaire mercredi matin en Conseil des ministres, un avis du Haut conseil des finances publiques (HCFP), consulté par l'AFP, lève une partie du voile sur ce texte à haute valeur symbolique pour l'exécutif.

Sept milliards au lieu des dix promis

«Dans le PLF pour 2018, les mesures nouvelles représentent environ sept milliards d'euros de baisses nettes des prélèvements obligatoires», indique dans cet avis le HCFP, organe indépendant chargé d'évaluer la crédibilité des prévisions budgétaires. Un montant nettement moins élevé que ce que promettait le gouvernement jusque-là. «Nous baisserons les impôts à fin 2018 d'environ 10 milliards d'euros», assurait encore mi-septembre le ministre de l'Economie Bruno Le Maire dans un entretien au Monde.

A l'origine de cette différence?  La décision annoncée fin août de décaler à l'automne une partie de la baisse des cotisations chômage et maladie prévue pour les salariés du secteur privé, a précisé à l'AFP une source proche du dossier.

Cette baisse se fera ainsi en deux étapes, avec une réduction de 2,2 points au 1er janvier et une seconde de 0,95 point au 1er octobre... alors que la hausse de 1,7 point de la CSG - destinée à compenser le coût de cette mesure pour les finances publiques - se fera intégralement début janvier.

«En année pleine, la baisse» des prélèvements obligatoires liée aux réformes fiscales du projet de loi de finances «sera bien de 10 milliards», a expliqué à l'AFP la source proche du dossier, assurant que les objectifs seraient tenus.

Ce n'est pas la première fois, cependant, que le gouvernement revoit ses ambitions. Confronté à une équation budgétaire quasi insoluble, Bercy avait déjà révisé début septembre le montant des baisses d'impôts, de onze à dix milliards d'euros.

Si le HCFP dit ne pas être «en situation de se prononcer sur le chiffrage» des mesures de baisse des prélèvements obligatoires, il considère toutefois que «la prévision des recettes tirées des prélèvements obligatoires» est «prudente».

Scénario réaliste

Le Haut conseil, dans son avis, juge par ailleurs «raisonnable» le «scénario macroéconomique» retenu par le gouvernement, qui confirme une prévision de croissance de 1,7% et un déficit public de 2,6% du produit intérieur brut (PIB) pour 2018. Le HFCP, qui note qu'un effort visant à une «budgétisation plus réaliste» a été effectué sur le budget de l'État, met toutefois en garde contre des «risques significatifs» qui existent selon lui sur «la réalisation des économies» promises par l'exécutif. 

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