La polémique enfle depuis jeudi matin. Lors d’un déplacement en Corrèze, Emmanuel Macron a estimé mercredi que «ceux qui foutent le bordel» devraient plutôt chercher du travail. Des propos dont il assume «le fond» mais pas l’emploi d’un «mot familier».
Le président inaugurait un campus à Egletons en compagnie du président de la région Nouvelle Aquitaine. Sur place, il avait été accueilli par une centaine de salariés en colère de GM&S accompagnés d'élus locaux.
Une mobilisation qui a visiblement agacé Emmanuel Macron. «Il y en a certains, au lieu de foutre le bordel, ils feraient mieux d’aller regarder s’ils ne peuvent pas avoir des postes là-bas, parce qu’il y en a qui ont les qualifications pour le faire», a-t-il ainsi souligné, évoquant la fonderie d’Ussel, qui peine à recruter.
Le président «assume sur le fond», mais il «ne savait pas qu'il était filmé et, par conséquent, son registre de langage relevait du privé», a indiqué jeudi à l'AFP son porte-parole Bruno Roger-Petit. Il n'aurait pas employé dans un discours le terme «bordel», un «mot familier» utilisé «dans une discussion officieuse», a précisé un autre proche du chef de l'Etat.
Alors que le climat social est particulièrement tendu depuis la rentrée, la petite phrase présidentielle n’est pas passée inaperçue. De nombreux membres de l’opposition et internautes ont ainsi dénoncé le «mépris» d’Emmanuel Macron, rappelant ses précédentes sorties polémiques.
Le mépris social pour les "illettrées" les "fainéants" et les "riens", et "en même temps" la compassion fiscale pour les grandes fortunes. https://t.co/cvC1d7kAqY
— Olivier Faure (@faureolivier) 4 octobre 2017
#Bordel ! décidément #Macron ne manque pas une occasion d'exprimer son #mepris pour les Français aujourd'hui en #Correze #GSM et demain ? https://t.co/3Rnc34VLHk
— Valérie Boyer (@valerieboyer13) 4 octobre 2017
Après « les gens qui ne sont rien » et les « fainéants », E Macron récidive avec « y’en a certains qui au lieu de foutre le bordel… »
— Parti socialiste (@partisocialiste) 4 octobre 2017
C'est votre politique industrielle qui condamne ces salariés au chômage. Les Français en ont assez de vos insultes à leur égard. #GMS 2/2
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 4 octobre 2017
Il faut vraiment être un nanti pour considérer que défendre son emploi et ses conditions travail, c'est foutre le bordel. #Macron #libéraux
— Frédéric Sergent (@FredSergent) 5 octobre 2017
Une «citation tronquée», selon l'Elysée
De son côté, le porte-parole de l’Elysée, Bruno Roger-Petit, a dénoncé une «citation tronquée, sortie de son contexte» mercredi soir, avant de, semble-t-il, revenir sur ses propos jeudi.
Citation tronquée sortie de son contexte. @EmmanuelMacron a rappelé que la recherche de solutions en matière d'emploi dépend de la responsabilité de tous les acteurs. Exemple : #whirlpool https://t.co/0sCyLQlK6F
— Bruno Roger-Petit (@PPElysee) 4 octobre 2017