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Un chasseur menacé de mort des centaines de fois après avoir abattu un cerf dans un jardin

Le chasseur explique par ailleurs qu'il compte porter plainte.[Sergei GAPON / AFP]

Samedi dans l’Oise, un cerf a été abattu dans une propriété privée à l’issue d’une chasse à courre en forêt de Compiègne. Depuis, le chasseur à l’origine des tirs a reçu une centaine de menaces de mort.

Le maître d’équipage Alain Drach se fait en effet allégrement insulter, notamment sur les réseaux sociaux. Une pétition contre le chasseur, demandant que la chasse soit mieux règlementée, a même été lancée, et rassemblait déjà plus de 78.000 signatures mercredi en fin de journée. Pour tenter de comprendre le déroulé des faits, mais aussi pour calmer l’indignation populaire, deux enquêtes ont été ouvertes. L’une par la gendarmerie, l’autre par la société de vénerie.

«Un internaute a mis mes coordonnées sur une affiche noire, avec ma tête dessus et le mot 'assassinat' et c'est parti en vrille. J'ai reçu 500 messages sur Messenger, 50 SMS, 150 mails... J'ai déposé une lettre recommandée pour exiger que soient retirés les propos diffamatoires tenus à mon encontre», a expliqué le chasseur au Courrier Picard.

«Pendant 50 minutes, j'ai essayé de l'en déloger»

Samedi, en fin d’après midi, il est entré dans le jardin d’une propriété à Lacroix-Saint-Ouen pour y achever un cerf. L’animal s’était retrouvé piégé dans la descente de garage après une traque qui avait duré près de cinq heures. Selon lui, les propriétaires de la maison avaient donné leur accord pour qu’il entre dans leur jardin, malgré leur absence. Le cerf y est cependant resté coincé longtemps. «Pendant 50 minutes, j'ai essayé de l'en déloger. Il n'a jamais voulu», explique-t-il.

Le chasseur poursuit : «On l'a claqué sur les fesses. Quitte à se faire charger. L'animal était de plus en plus agressif. Un cerf aux abois –il l'était– est dangereux. Certains peuvent y voir le père de Bambi et pensaient qu'il serait parti tout seul, gentiment. Mais savez-vous que les andouillers de massacre –on nomme ainsi la première ramification du bois– sont des poignards de 25 à 30 cm de long ? J'ai été envoyé trois à quatre fois à l'hôpital. On pourra dire que je l'ai bien cherché. Je ne le reproche pas aux cerfs. C'est un fait», rapporte le journal local.

Pour se défendre, Alain Drach a évoqué son «droit de suite» : Servir (tuer lors d’une chasseurs à courre) un animal dans ces cas-là n’est pas un acte de chasse. Ce cerf était sous ma responsabilité en cas de problème», renchérit Alain Drach.

Le chasseur explique par ailleurs qu'il compte porter plainte. «On peut ne pas aimer la chasse, ne pas la connaître... mais on ne peut pas dire des choses fausses et encore moins proférer des menaces de mort. Là, ça dégénère.» Sur les réseaux sociaux, nombreuses sont les personnes qui ont dénoncé le «geste gratuit» du chasseur.

Sur sa page Facebook, l'association de défense des animaux «Anymal» a de son côté publié des photos et une vidéo de la scène, en commentant «J'IRAI TUER CHEZ VOUS». Les publications ont été partagées des dizaines de milliers de fois. 

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