Un état des lieux nuancé. Le centre de premier accueil pour migrants a ouvert le 10 novembre 2016, il y a un an jour pour jour, porte de la Chapelle.
A l’époque, la mairie de Paris et Emmaüs Solidarité, l'association en charge de la gestion du centre, répondaient à l’urgence humanitaire face à l’arrivée massive dans la capitale de 80 à 100 migrants par jour.
Ce dispositif unique en son genre – «qui n’existe nulle part ailleurs», rappelle Bruno Morel, le directeur d’Emmaüs Solidarité – a permis d’héberger près de 20 000 personnes depuis novembre 2016.
«Le centre a largement participé à la résorption des campements parisiens», insiste , soulignant que seules trois mises à l’abri de migrants ont eu lieu depuis son ouverture (en mai, juillet et août 2017).
Un système d’accueil insuffisant
Il concède pour autant que «tous les problèmes n’ont pas été réglés», notamment en ce qui concerne la fluidité du centre. Celui-ci est en effet fréquemment saturé, laissant des centaines de migrants à la rue.
La faute à un système d’accueil des migrants encore très insuffisant globalement en France. Car pour désengorger le centre, il faudrait davantage de places dans les structures d’hébergement pérennes, tels que les CHU migrants (centres d'hébergement d'urgence) ou les CAO (centres d'accueil et d'orientation), souvent installés en région.
«Paris ne peut pas être le seul point d’ancrage», martèle ainsi Bruno Morel, qui assure que la solution serait que d’autres dispositifs de ce genre ouvrent en province. Dans tous les cas, celui de la porte de la Chapelle sera, comme prévu initialement, fermé le 31 mars 2018.
La mairie de Paris et l’Etat devraient rapidement se réunir décider de la suite, alors qu'un nouveau site «a déjà été trouvé», indique une source officielle.