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Un syndicat d'internes dénonce le sexisme à l'hôpital

86 % des internes ont été confrontés à des comportements sexistes ou à du harcèlement sexuel pendant leurs études. [AFP / ARCHIVES]

«Pour lutter contre le sexisme, il faut d’abord l’évaluer», estime l'intersyndicale nationale des internes (Isni). Le syndicat a donc lancé une étude en ligne en septembre dernier pour tenter de quantifier ce type de comportements à l'hôpital.

D'après ce sondage, dont les résultats ont été publiés ce vendredi, 86 % des étudiantes (et des étudiants) sont confrontés à des comportements sexistes ou de harcèlement pendant leur internat. Parmi les interrogés, 8,6 % déclarent avoir subi du harcèlement sexuel.

Mais les étudiants affirment aussi avoir à faire à des «attitudes connotées» pour 34 % d'entre eux. Parmi eux, près de la moitié sont concernés par des «gestes non désirés» (massage des épaules ou caresse dans les cheveux ou dans le cou) et 15% ont été victimes de «contacts physiques non désirés» (comprenant des attouchements sur les seins ou les fesses ou des baisers non consentis).

D'autres 12 % ont fait face à un «chantage à connotation sexuelle». Tandis que 14 % ont également été confrontés à «des demandes insistantes de relations sexuelles» et 9 % à des actes sexuels simulés. Au total, sur les 30 000 internes interrogés à l'occasion de cette enquête, 2946 ont répondu, dont 75 % de femmes et 25 % d'hommes.  

Le bloc opératoire propice aux dérapages

L'étude donne également des précisions sur le contexte de ces comportements. Dans 48 % des cas, ce sont des supérieurs hiérarchiques qui en seraient à l'origine. Et dans près d'une situation sur quatre, ces dérapages verbaux ou physiques se produiraient dans le bloc opératoire.

Enfin, les patients auraient également des «réflexes» sexistes. Dans 1,5 % des cas, un homme interne qui rentre dans une chambre est pris pour un infirmier. Alors qu'une étudiante interne est considérée comme une infirmière dans 71,50 des cas...

Ouvert en novembre 2016, le site Payetablouse avait déjà enclenché une libération de la parole des femmes dans le milieu médical en accueillant des témoignages de situations de sexisme ordinaire rencontrées par des médecins ou des étudiantes en médecine. 

 

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