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Le tireur de Libé dit avoir voulu «intimider» mais ne blesser personne

Croquis d'audience du procès d'Abdelhakim Dekhar, jugé aux assises pour tentatives d'assassinat en 2013 à Paris, le 17 novembre 2017 [Benoit PEYRUCQ / AFP/Archives] Abdelhakim Dekhar est jugé aux assises pour tentatives d'assassinat. [Benoit PEYRUCQ / AFP/Archives]

Abdelhakim Dekhar, jugé aux assises pour son périple armé à Paris, de BFMTV, à Libération et la Société générale en novembre 2013, a affirmé jeudi qu'il voulait «intimider» ses cibles mais ne blesser personne.

«Je voulais intimider les gens. (...) Mais à aucun moment je n'ai voulu m'en prendre à la personne humaine», a déclaré l'accusé, qui a blessé grièvement un assistant-photographe à Libération.

Pourquoi ne pas avoir pris une arme factice ?, a interrogé la cour. «J'avais fait des recherches sur Internet sur les armes factices. Je voulais que mon intimidation soit crédible», a expliqué l'accusé, qui a acheté dans une cité de Saint-Denis un fusil à pompe qu'il a chargé avec des cartouches que les chasseurs utilisent contre les sangliers.

Une mort «romantique»

Son objectif était, dit-il, de mettre fin à ses jours. «J'étais dans un projet de suicide par intermédiaire : je voulais que la police me tue». Il s'est rendu d'abord à BFMTV parce que «la couverture H24 aurait démultiplié (son) scénario». Il voulait une mort «romantique», pour ne pas être perçu «comme un loser» par ses enfants, qui avaient alors 5 et 7 ans.

«Quand je vais à BFMTV, je me dis que quand je vais sortir, je vais être abattu par la police», raconte l'accusé, qui se décrit comme «un intellectuel». Mais il reste une vingtaine de secondes et prend la fuite après avoir menacé un rédacteur en chef avec son arme.

A Libération, il dit avoir tiré dans «la confusion et la panique». Il aurait tiré sur l'assistant-photographe de Libération car celui-ci venait vers lui. Un expert balistique a pourtant écarté cette piste. Et la balle a pénétré dans le dos de la victime. «Ca me torture depuis quatre ans», affirme-t-il.

La cour l'a interrogé sur la question de la préméditation. Au juge d'instruction, il avait parlé d'un repérage. «C'est faux, c'est romancé», a dit l'accusé. C'était donc un mensonge ?, a demandé la partie civile. Sa réponse : «J'ai l'imagination fertile».

La cour devrait rendre son verdict vendredi soir tard. Abdelhakim Dekhar encourt la perpétuité.

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