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Limitation à 80 km/h, téléphone portable... le plan du gouvernement pour réduire la mortalité au volant

Objectif du gouvernement ? Tout faire pour descendre sous la barre des 2.000 morts sur les routes par an, contre environ 3.400 actuellement. [ERIC FEFERBERG / AFP]

A l’occasion d’un Conseil interministériel de la sécurité routière (CISR), le gouvernement a annoncé, ce mardi 9 janvier, une nouvelle batterie de mesures visant à enrayer la hausse du nombre de morts sur les routes.

Principale annonce faite par le Premier ministre, Edouard Philippe, l’abaissement à 80 km/h (contre 90 km/h aujourd'hui) de la vitesse maximale autorisée sur les routes secondaires à double sens.

Au total, ce sont ainsi près de 400.000 km de routes secondaires, nationales et départementales, qui sont concernées, alors que ce type d’axe est le plus meurtrier.

Alors que l'on recense encore, tous les ans, environ 3.400 morts sur la route, l'Etat veut ainsi tout faire pour descendre sous la barre des 2.000 morts annuels. Un objectif fixé sous le quinquennat précédent, en 2012, et donc encore loin d’être atteint.

Une mesure qui s'appliquera dès le 1er juillet 2018

Après des années de polémique et de reculade sur ce sujet sensible, la mesure, cette fois actée et censée entrer en vigueur au 1er juillet, permettrait, selon le gouvernement, de sauver «entre 200 et 400 vies par an».

Edouard Philippe a par ailleurs annoncé qu'une clause de rendez-vous au 1er juillet 2020 était prise. «Si les résultats ne sont pas au rendez-vous, le gouvernement prendra ses responsabilités», a-t-il déclaré.

Enfin, le surplus de recettes de PV ira «intégralement» aux soins des accidentés, a précisé le Premier ministre.

La mesure séduit la présidente de la Ligue contre la violence routière, Chantal Perrichon, qui assure qu’«on pourrait même atteindre les 600 vies si toutes les routes étaient contrôlées».

De leur côté, les associations d’automobilistes sont, elles, vent debout. Pour Daniel Quéro, président de 40 millions d’automobilistes, la mesure est même «dangereuse» car, selon lui, «la limite étant difficile à tenir, les conducteurs ne vont pas la respecter».

L'alcool et l'utilisation du portable davantage sanctionnés

Autre annonce faite par le Chef du gouvernement, les forces de l'ordre pourront désormais retenir le permis de conduire d'une personne utilisant un téléphone portable au volant quand elle a commis en même temps une autre infraction.

Le gouvernement souhaite également s’attaquer à l’alcool, impliqué dans 29 % des accidents mortels, en favorisant le recours aux éthylotests antidémarrage. 

«Nous allons multiplier l'usage des éthylotests antidémarrage pour contrôler son alcoolémie et empêcher le véhicule de démarrer si le taux légal n'est pas respecté», a prévenu le Premier ministre.

Une urgence à agir

Reste que ces mesures pourraient s’inscrire sur une longue liste d’autres déjà mises en place, sans succès.

En 2015, par exemple, l’interdiction du kit mains libres ou l’abaissement du taux d’alcoolémie à 0,2 g d’alcool par litre de sang pour les conducteurs novices avaient été ajoutés, sans effet.

L’année 2016, avec 3.477 personnes tuées, avait même marqué une troisième année de hausse consécutive de la mortalité routière, une première depuis 1972. Et 2017, avec un total de 3.159 tués entre janvier et novembre, ne s’annonce guère meilleure.

Mais le gouvernement est persuadé que l’abaissement de la vitesse à 80 km/h sera une «mesure de rupture», comme l’obligation du port de la ceinture de sécurité à l’avant en 1973 ou l’instauration des radars automatiques en 2002. Impopulaires, elles avaient abouti à des reculs spectaculaires de la mortalité routière. 

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