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Quand la France joue la séduction

Emmanuel Macron a reçu, au château de Versailles, près de 140 patrons de multinationales étrangères et françaises[LUDOVIC MARIN / AFP]

Avant Davos, le président a reçu le 22 janvier des dirigeants d’entreprise du monde, profitant de la conjoncture actuelle.

Emmanuel Macron déroule le tapis rouge aux investissements étrangers. Le chef d’Etat veut, en effet, prouver que l’Hexagone compte à nouveau sur la scène économique mondiale.

Un retour symbolisé par le sommet organisé, lundi 22 janvier, au château de Versailles, par le président français. Baptisé «Choose France» («Choisir la France»), il réunissait près de 140 patrons de multinationales étrangères et françaises et visait à leur montrer l’attractivité du marché national. Un discours que le président devrait, en outre, continuer de tenir mercredi 24 janvier, au 48ème Forum de Davos, qui réunit en Suisse les plus grands dirigeants d’entreprise du monde entier.    

Une situation qui s’améliore

Si Emmanuel Macron peut vanter ainsi la situation économique française, c’est parce qu’il profite d’une embellie qui a démarré avant son arrivée au pouvoir. La progression du produit intérieur brut (PIB) français a, par exemple, été estimée par l’Insee à 1,9 % sur l’ensemble de l’année 2017, alors que d’anciennes prévisions tablaient plus sur les 1,6 %. Autre indicateur positif, le nombre d’investissements étrangers dans l’Hexagone a augmenté de 16 % entre 2015 et 2016, selon les derniers chiffres de la structure Business France, censée aider les PME à se projet à l'international.

Tous les voyants semblent donc au vert pour le chef de l’Etat. L’élection a «rassuré les entreprises après cinq ans d’Hollandisme et la peur d’un candidat extrémiste à la tête du pays», explique l’économiste Marc Touati. Une enquête de l’institut de sondage Ipsos, publiée en décembre dernier, révélait ainsi que 60 % des PDG étrangers jugeaient la France comme un pays attractif pour les entreprises en 2017, contre seulement 36 % en 2016. Le président a, en outre, multiplié les promesses auprès des investisseurs étrangers pour essayer de rendre le marché flexible : réforme du Code du travail, réduction de l’impôt sur les bénéfices des sociétés... Emmanuel Macron compte également tirer profit du Brexit pour convaincre les entreprises étrangères de quitter Londres pour Paris. Ainsi, 14 sociétés se sont déjà installées dans la capitale et plus de 70 pourraient les suivre, selon la région Ile-de-France.

Encore des progrès à réaliser

L’opération de séduction du président français est cependant à relativiser. Si la France est la cinquième puissance économique mondiale, elle reste, en effet, largement distancée par les Etats-Unis et la Chine, qui occupent la première et la deuxième place de classement. Elle pourrait même être dépassée par l’Inde en 2018, selon de récentes estimations de l’institut britannique Centre for Economics and Business Research. Donald Trump a, qui plus est, lancé une grande réforme fiscale outre-Atlantique, définitivement adoptée fin décembre, qui incite les entreprises américaines à rapatrier une partie de leurs impôts sur le territoire national. De quoi inquiéter les pays européens, Apple ayant, par exemple, déjà suivi la décision du président américain.

Selon Marc Touati, «la France part de loin». Le marché du travail français «reste très rigide et l’Etat doit baisser les dépenses publiques afin de pouvoir baisser les impôts». Soit un des moyens pour que le pays puisse retrouver une compétitivité sur le long terme. 

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