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Prisons : les blocages se poursuivent, l'accès à Fresnes libéré avant le procès de Jawad Bendaoud

Les forces de police anti-émeute font face à des gardiens de prison bloquant l'accès à la prison de Fresnes, le 24 janvier 2018.[Thomas SAMSON / AFP]

Les blocages de prisons se poursuivaient mercredi matin, au dixième jour du mouvement des surveillants pénitentiaires, provoquant notamment l'intervention des forces de l'ordre à Fresnes d'où Jawad Bendaoud, le «logeur de Daesh» du 13 novembre, doit être extrait pour son procès à Paris.

Les négociations entre le ministère de la Justice et les syndicats (Ufap-Unsa Justice, CGT-Pénitentiaire et FO-Pénitentitaire), déclenchées par cette mobilisation du monde pénitentiaire inédite depuis 25 ans, sont au point mort : les trois organisations ont quitté mardi la table des négociations, jugeant encore nettement insuffisantes les propositions du gouvernement.

Le bras de fer continue donc entre des syndicats plus que jamais déterminés à poursuivre le mouvement et la garde des Sceaux Nicole Belloubet, en première ligne sur ce conflit qui s'enlise. «La porte est ouverte pour reprendre le dialogue», a-t-on indiqué mercredi matin la Chancellerie, comme l'avait déjà dit la ministre mardi soir, mais aucune rencontre n'était toutefois prévue avec les organisations syndicales.

Et le secrétaire national de l'Ufap-Unsa (syndicat majoritaire), Jean-François Forget, avait menacé mardi soir d'empêcher l'extraction de Jawad Bendaoud pour le début de son procès prévu à 13H30 à Paris, une décision «absolument pas acceptable», selon Nicole Belloubet.

Une incertitude levée

L'incertitude autour de la tenue du médiatique procès du «logeur de Daech», transféré à Fresnes lundi dans l'attente de son procès pour avoir logé des jihadistes du 13 novembre 2015 à Saint-Denis, a été levée. 

Vers 09H15, les forces de l'ordre ont dégagé totalement les accès piétons et véhicules de ce centre pénitentaire du Val-de-Marne, repoussant la centaine de surveillants qui en barraient les accès avec des poubelles, des pneus et des palettes enflammés, selon un journaliste de l'AFP sur place.

«Nous bloquons les extractions depuis 12 jours. Il n'y a pas de dispositif particulier pour ce détenu, qui est pour nous un détenu lambda», avait déclaré tôt mercredi matin Frédéric Godet, accusant le gouvernement de «faire de la surenchère» autour de Jawad Bendaoud pour les «faire passer pour des méchants». 

«Nous avons du respect pour les victimes d'attentats, on prendra nos responsabilités», avait-il ajouté, laissant entendre qu'«il y aura(it) bien extraction« du détenu.

C'est «un détenu lambda, il sera bloqué quoiqu'il en soit» et «on ne fera pas d'exception», avait affirmé de son côté Cédric Boyer, délégué FO : «Tant qu'on ne sera pas délogés, on restera devant l'établissement».

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