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Les avocats de Jonathann Daval ont-ils brisé le secret professionnel ?

Me Christophe Carré a convoqué, mercredi, les avocats afin de leur rappeler l'article 63-4-4 du code de la procédure pénale.[SEBASTIEN BOZON / AFP]

Au lendemain des aveux fracassants de Jonathann Daval obtenus lors de sa garde à vue, ses deux avocats, Me Randall Schewerdorffer et Me Ornella Spatafora, ont été quant à eux rappelés à l'ordre par le bâtonnier de Besançon.

Cette convocation fait suite à leurs déclarations devant la presse mardi, comme le rapporte le journal Libération. En fin de matinée, le premier évoquait «des éléments qui posent de véritables questions» et le fait que «Jonathann n'est pas soupçonné par hasard» et la deuxième déclarait s'attendre «à une mise en examen» de son client. D'ailleurs, tous les deux avaient avoué, face caméra, être «surpris par certains éléments du dossier dont ils n'avaient pas connaissance».

Des déclarations qui ont déplu au représentant local de l'Ordre des avocats. Il n'a d'ailleurs pas tardé à leur faire savoir. Me Christophe Carré a convoqué, mercredi, les avocats afin de leur rappeler l'article 63-4-4 du code de la procédure pénale. Cet article précise que «sans préjudice de l'exercice des droits de la défense, l'avocat ne peut faire état auprès de quiconque pendant la durée de la garde à vue ni des entretiens avec la personne qu'il assiste, ni des informations qu'il a recueillies en consultant les procès-verbaux et en assistant aux auditions et aux confrontations.»

Ainsi au regard de l'article 63-4-4, ces déclarations ne semblent manifestement pas respecter les règles déontologiques. De même, «un avocat ne peut pas décider de s'exprimer tous azimuts dans la presse sur un dossier en cours d'instruction», précise le bâtonnier Me Christophe Carré.

La réponse des avocats

Interviewés par l'Est Républicain, les deux avocats de Jonathann Daval se défendent de toutes fautes déontologiques et pénales. «Je pense que les gens qui nous critiquent n'ont pas vu que dès 9 h du matin, soit deux heures avant que nous rencontrions Jonathann Daval en garde à vue, et 3 h avant que nous communiquions, le journal Le Point donne sur Internet deux élèments de preuve majeurs qui sont dans le dossier des enquêteurs. (...) Or nous n'en avons pas connaissance à ce moment -là. Nous en prenons connaissance non pas dans la procédure mais par la presse !», précisent-ils, «nous ne violons donc aucun secret.»

Et face aux critiques, Me Randall Schewerdorffer et Me Ornella Spatafora assurent avoir fait leur «travail d'avocats de la défense». «Nous disons simplement que nous, nous connaissons le dossier, nous assurons la défense de Jonathann Daval et que ce qui a été fait pour lui est dans son seul intérêt.»

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