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Bitcoin : le Youtubeur Hasheur interpelle Bruno Le Maire

Les propos de Bruno Le Maire dans une interview à l'Agefi, le 8 février, ont suscité de nombreuses réactions dans le monde du Bitcoin et des cryptomonnaies. Le YouTubeur Owen Simonin, alias Hasheur, a publié une vidéo dimanche dans laquelle il répond au ministre des Finances.

Bruno Le Maire avait notamment souligné le besoin de réguler le secteur des cryptomonnaies, citant le risque spéculatif ou encore la question de l'anonymat des investisseurs.

«La première (des difficultés) c'est le risque de spéculation et donc le risque pour les épargants, avait déclaré le ministre. On trompe les épargnants. Les épargnants qui vont mettre leurs économies sur le Bitcoin et qui ont investi avec un niveau du Bitcoin à 20.000 dollars et qui aujourd'hui ne pèse plus que 6.500 dollars (ndlr : au moment de l'interview - il est repassé depuis au-dessus de 10.000 dollars), ça voudrait dire qu'ils ont perdu trois fois leur mise. Donc faisons attention. Nous sommes là pour protéger les investisseurs, protéger les épargnants». 

Rappelant qu'il n'est pas possible de perdre «trois fois la mise» en investissant dans le Bitcoin ou dans n'importe quel autre marché, Hasheur commence par rappeler que la spéculation n'est pas l'apanage du Bitcoin et des cryptomonnaies : elle existe sur les marchés financiers traditionnels. Le Bitcoin avait d'ailleurs été crée en réaction à la chute des marchés financiers en 2008, née d'une spéculation excessive.

Hasheur admet toutefois que la volatilité est plus importante, mais qu'elle n'est pas liée à la nature intrinsèque du Bitcoin. «Le marché des cryptomonnaies, qui est mondial, reste encore petit : environ 400 milliards d'euros, rappelel Hasheur. Ce, alors que les quarante plus grosses entreprises françaises représente 1.400 milliards d'euros à elles seules. Le marché des cryptomonnaies restent ainsi une goutte d'eau dans l'océan. Mais plus il y aura d'acteurs, plus le marché se régulera. Et il y a autant d'arnaques avec les monnaies traditionnelles qu'avec les cryptomonnaies.»

«Ce n'est pas le Bitcoin qui finance le terrorisme»

Bruno Le Maire avait également affirmé que les transactions en Bitcoin sont intraçables, et que les cryptomonnaies pouvaient servir à financer le terrorisme ou autres activités criminelles. Hasheur rappelle que des études récentes ont montré que seules environ «1% des transactions en crytpomonnaies sont de nature criminelle». «Ce n'est pas le Bitcoin qui finance le terrorisme, il ne s'agit que d'une solution de paiement comme les autres, comme le dollar ou l'euro (...) et il est moins facile pour les terroristes de se procurer des cryptomonnaies que du cash.»

Le cryptomonnaies, qui reposent sur le système de la blockchain sont en effet traçables, contrairement à l'argent liquide. La blockcahain est souvent comparée à un grand livre de compte numérique, consultable par tout le monde, et dans lequel l'ensemble des transactions sont inscrites et ineffaçables. 

Une nécessaire régulation des cryptomonnaies 

Hasheur admet qu'une régulation est nécessaire pour les cryptomonnaies, mais appelle le gouvernement à ne pas prendre de mesures qui freinent l'investissement dans ce secteur d'avenir, au risque de laisser d'autre pays (Japon, Corée du Sud, Etats-Unis...) s'engouffrer seuls dans ce domaine. «Il faut un cadre défini et des règles pour que les cryptomonnaies se développent de manière saine. Il faut éviter une régulation en forme de privation, comme par exemple de taxer les cryptomonnaies à plsu de 60%. Emmanuel Macron n'a évoqué que le danger potentiel des cryptomonnaies, oubliant qu'elles représentent surtout des solutions d'avenir et un potentiel de croissance pour l'économie», souligne Hasheur.

Il appelle enfin les pouvoirs publics à sortir des idées reçues sur les cryptomonnaies et de solliciter les nombreux experts dans le domaine que la France abrite. 

Le débat autour des cryptomonnaies ne fait que commencer.

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