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Ce qu’a dit Laurent Wauquiez aux étudiants de l’EM Lyon

Laurent Wauquiez a taclé de nombreux politiques lors d'une conférence à l'EM Lyon Business School[AFP]

Le président des Républicains Laurent Wauquiez a été au cœur de l’actualité politique après la révélation de son discours aux étudiants de l’école de commerce de l’EM Lyon Business School.

Il avait critiqué de nombreux politiques de son parti, du gouvernement, et des dirigeants internationaux. Les propos enregistrés à son insu par un étudiant ont été diffusés par Paul Larrouturou, journaliste de l’émission «Quotidien» sur TF1. Voici ce qu'il faut retenir des propos rapportés de Laurent Wauquiez.

« Une dictature totale en France »

Laurent Wauquiez a partagé sa vision sur l’équilibre des pouvoirs en France en prenant pour exemple les parlementaires d’En Marche qu’il a qualifié de «guignols». Ils les accuse de suivre à la lettre les directives du gouvernement sans les contredire. «Ils sont tous avec le petit doigt sur la couture et ils doivent tous voter la même chose. Quand ils osent apporter la moindre dissonance, ils se font taper dessus avec une matraque.» a-t-il déclaré. Il a ajouté aussi qu’«il n'y a aucun équilibre des pouvoirs en France. Donc, il y a une dictature totale en France. L'alignement entre l'exécutif et le législatif, c'est une vaste foutaise !».

Emmanuel Macron inspiré par le style Wauquiez ?

Le style vestimentaire a son importance selon le président des Républicains. Il n’a donc pas hésité à déclarer que «pour faire cool, [Emmanuel Macron] fait comme moi. Il se met en chemise, en bras de chemise».

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ALAIN JOCARD / AFP

«Macron derrière la chute de Fillon»

Les élections présidentielles de 2017 avaient été mouvementées au rythme des révélations sur l’affaire sur François Fillon. Selon le président des Républicains, son prédécesseur a été victime d’un cabinet noir monté et «téléguidé» par le vainqueur des présidentielles.

«Objectivement, il y a quand même eu un alignement de planètes. Que Fillon gagne la primaire et que derrière ils le démolissent, ça je suis sûr et certain qu’il l’a organisé. Je pense qu’ils ont largement contribué à mettre en place la cellule de démolition… J’ai aucun doute que le machin a été totalement téléguidé.» avait-t-il commenté

Gérald Darmanin, le « Cahuzac » qui «va tomber »

Gérald Darmanin, actuel ministre de l’Action et des Comptes publics et ancien membre du parti Les Républicains, est ou a été accusé d'agressions sexuelles etd'abus de pouvoir. Laurent Wauquiez avait son avis sur l’homme politique et n’y est pas allé de main morte :«Regardez Darmanin, vous avez une interview sur France Info avec Apathie, qui est absolument extraordinaire. Mais c'est un monument à regarder, ce truc. C'est du Cahuzac puissance 10». Pour mémoire, Jérôme Cahuzac était ministre de l’Economie et des Finances quand il avait fermement démenti avoir plusieurs comptes bancaires non-déclarés en Suisse alors que la justice avait prouvé les faits.

Toujours dans la comparaison avec l’ancien ministre, Laurent Wauquiez ne lui prédit pas un grand avenir politique. « Je ne lui promets pas un grand destin. Parce que ça va faire très mal et ça va devenir l'incarnation de ce qu'a été Cahuzac. Et il y a une deuxième affaire qui vient de sortir et dans laquelle il est accusé d’abus de faiblesse, et ça n’est que le début et donc il va tomber» a-t-il estimé.

«Je me retourne, il n'y a personne»

En débattant autour de la table avec des responsables LR, Laurent Wauquiez s’est senti en minorité sur la question de Gérald Damarnin. «Moment très dur pour moi à gérer parce que je viens de prendre la tête de mon parti. Boum ! Normalement, je dois être le patron. Je leur dis : 'ok les amis, maintenant c’est ça la ligne à suivre'. Je me retourne il n’y a personne.». Il s’est alors demandé «il y en a combien qui se disent pourvu que ça ne m’arrive pas ?» en parlant du scandale Darmanin.

«Nicolas Sarkozy contrôlait les téléphones portables»

«Nicolas Sarkozy, il en était arrivé au point où il contrôlait les téléphones portables de ceux qui rentraient en Conseil des ministres. Il les mettait sur écoute pour pomper tous les mails, tous les textos et vérifiait ce que chacun de ses ministres disait au moment où on entrait en Conseil des ministres.» a raconté Laurent Wauquiez qui était ministre chargé des Affaires européennes durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Il a alors expliqué que l’ancien président le mettait sur écoute avec tous les autres ministres.

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JEFF PACHOUD / AFP

«Alain Juppé a totalement cramé la caisse»

La gestion financière de la ville de Bordeaux dont Alain Juppé est maire serait mauvaise. «Alain Juppé, qui est une personnalité éminemment respectable, il a totalement cramé la caisse. A Bordeaux, il a fait des miracles. Bordeaux est géniale, c'est très bien géré, mais il a fait exploser les impôts et il a fait exploser la dépense publique et il a fait exploser l'endettement.» a-t-il commenté.

Les «conneries» de Valérie Pécresse

En apprenant qu’une étudiante issue d’une prépa littéraire avait passé les concours d’école de commerce, Laurent Wauquiez a pointé du doigt la présidente de la région d’Ile-de-France « C'est Valérie [Pécresse] qui avait mis ça en place ? Ah, le nombre de conneries qu'elle peut faire ».

Le Medef et la CGPME, «les pires syndicats»

Aussi président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez a discuté des syndicats de sa région et plus particulièrement des associations syndicales patronales. «Et le pire, si on est très honnêtes entre nous, c'est que les plus catastrophiques, c'est le Medef et c'est la CGPME. Eux, c'est pire que tout. C'est-à-dire, eux, ils n'en ont rien à foutre de savoir si on augmente les cotisations sur les entreprises, si on augmente le truc. La seule chose qu'ils veulent, c'est encaisser l'argent» a-t-il estimé.

«Un avenir obscur pour la France»

Laurent Wauquiez ne se montre pas optimiste quant à l’avenir de la France en matière de sécurité nationale. «Je ne suis pas un adepte de la thèse du complot mais je pense qu’il est assez vraisemblable que les trois quatre ans ça va péter très très mal et très très dur.» a-t-il estimé.

Angela Merkel, pas si bonne instagrameuse

À la question « Par exemple, est-ce que vous considérez qu’Angela Merkel incarne le pouvoir ? » qu’a posé Laurent Wauquiez aux étudiants, on entend des oui et des non vaguement audible. Le président de la droite a déjà son avis sur la personnalité de la chancelière allemande. « Un peu moins ces temps-ci mais oui. Vous avez déjà regardé son compte Instagram ? Croyez-moi pour y trouver du charisme, il faut vraiment se lever de bonne heure. » a-t-il dit.

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Justin Trudeau, le roi du « mainstream »

Très populaire sur la scène internationale, Justin Trudeau, le premier ministre canadien n’a pas échappé au viseur du président de la droite. Sa stratégie de communication semble faire rire Laurent Wauquiez « Regardez comme c'est sympa. Il n'a pas l'air gentil, le Justin ? [rires]». Selon lui, son « objectif, c'est : Je suis à fond dans tout, tout est nickel, tout ripoliné, il n'y a pas un cheveu qui dépasse, je suis le mec cool, gentil, complètement dans le mainstream (phénomène de masse dominant) du média. »

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PUNIT PARANJPE / AFP

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