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Procès Tarnac : le tribunal se rendra sur les lieux du sabotage

Des prévenus portant un masque de Julien Coupat arrivent au tribunal correctionnel de Paris pour l'ouverture du procès du "groupe de Tarnac", le 13 mars 2018 [ALAIN JOCARD / AFP] Devant la salle d'audience, une cinquantaine de personnes venues en soutien ont manifesté dans l'après-midi. [ALAIN JOCARD / AFP]

Mis en cause il y a dix ans pour terrorisme, ils sont jugés seulement pour dégradation de ligne SNCF : au premier jour du procès des huit militants du «groupe de Tarnac», le tribunal a décidé de se rendre bientôt sur les lieux du sabotage.

La défense, qui dénonce une instrumentalisation politique et les méthodes des services antiterroristes dans cette affaire retentissante, réclamait ce déplacement à Dhuisy (Seine-et-Marne), une mesure exceptionnelle. Objectif : vérifier les éléments d'un procès verbal de police, que la défense considère comme un faux alors qu'il constitue une pièce centrale de l'accusation.

Parmi les prévenus figurent Julien Coupat, 43 ans, présenté comme le théoricien du groupe, son ex-compagne Yildune Lévy, 34 ans, Elsa Hauck, 33 ans, et Bertrand Deveaud, 31 ans. Poursuivis pour «association de malfaiteurs», ils encourent cinq ans de prison.

A l'ouverture du procès, la présidente Corinne Goetzmann a appelé à la barre les huit prévenus pour détailler les charges retenues à leur encontre.

Julien Coupat, petites lunettes rondes, tempes grisonnantes, vêtu d'un jean et d'un pull bleus, a écouté la magistrate sourire aux lèvres, levant ostensiblement les yeux au ciel.

La justice reproche aux principaux prévenus d'avoir, sur la base d'une idéologie développée dans un livre qui leur est attribué («L'insurrection qui vient», signé du «Comité invisible»), participé au sabotage d'une ligne SNCF à Dhuisy et organisé des actions violentes contre des intérêts de l'État, notamment le 3 novembre 2008 lors d'une manifestation à Vichy (centre).

En 2017, après neuf ans de bataille judiciaire, de polémiques et le dessaisissement du juge chargé de l'enquête, la Cour de cassation avait abandonné la qualification terroriste.

Manifestation devant la salle d'audience

«Ca va être l'autopsie d'un fiasco. L'ensemble des magistrats instructeurs n'ont eu pour seul objectif que de couvrir les manipulations de la police», a déclaré à la presse Me Jérémie Assous, avocat de Julien Coupat. «Nous contestons la totalité des éléments parce qu'il n'y a aucun élément matériel tangible», a abondé Me Jean-Christophe Tymoczko, avocat de Yildune Levy.

Devant la salle d'audience, une cinquantaine de personnes venues en soutien ont manifesté dans l'après-midi leur impatience en scandant : «Laissez-nous rentrer, laissez-les sortir !». Dans la soirée, des CRS sont intervenus pour disperser dans le calme le rassemblement de quelque 80 personnes devant le palais de justice. «Je suis là pour soutenir les militants parce que ça peut nous arriver à tous aujourd'hui», a expliqué l'une d'elles à l'AFP.

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