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Procès Tarnac : le tribunal se rend sur les lieux du sabotage

Julien Coupat, leader du groupe de Tarnac, à son arrivée au tribunal correctionnel de Paris, le 13 mars 2018 [ALAIN JOCARD / AFP/Archives] Julien Coupat, leader du groupe de Tarnac, à son arrivée au tribunal correctionnel de Paris, le 13 mars 2018 [ALAIN JOCARD / AFP/Archives]

Événement rare dans les annales judiciaires, le tribunal correctionnel de Paris se déplace vendredi en Seine-et-Marne, sur les lieux du sabotage d'une ligne SNCF pour lequel des membres du groupe de Tarnac sont poursuivis.

Le tribunal souhaite vérifier la cohérence d'une pièce centrale de l'accusation: un procès verbal d'une filature de Julien Coupat et son ex-compagne Yildune Levy réalisée par des policiers antiterroristes et du renseignement la nuit du 7 au 8 novembre 2008, où le sabotage d'une ligne du TGV Est a été commis. Le couple est poursuivi pour avoir commis ces dégradations en posant sur la ligne électrique un crochet qui a endommagé le pantographe d'un train qui filait vers Strasbourg.

«Le tribunal a estimé ce transport utile pour la manifestation de la vérité», avait justifié la présidente Corinne Goetzmann, en accédant à une demande de la défense qui dénonce un document truffé d'incohérences. Le parquet ne s'y est pas opposé, estimant que ce déplacement «permettra de voir que les constatations effectuées par les policiers sont réelles».

Des prévenus portant un masque de Julien Coupat arrivent au tribunal correctionnel de Paris pour l'ouverture du procès du "groupe de Tarnac", le 13 mars 2018 [ / AFP]
Des prévenus portant un masque de Julien Coupat arrivent au tribunal correctionnel de Paris pour l'ouverture du procès du "groupe de Tarnac", le 13 mars 2018

C'est donc tout un tribunal qui va se transporter dans les champs de Seine-et-Marne: quatre juges, deux greffiers, deux procureurs accompagnés d'un parquetier chargé de communication, les deux avocats de la SNCF partie civile, les huit prévenus et leurs quatre avocats. Tous embarqueront en début d'après-midi au Palais de justice pour un retour prévu avant minuit.

Sur place, ils retrouveront cinq des policiers antiterroristes (SDAT) qui ont participé à la filature.

«Tubes et crochet»

«Il ne s'agit pas d'une reconstitution mais d'un transport du tribunal», a précisé la magistrate, soulignant que toutes les règles du procès seront appliquées, comme le respect de la publicité des débats. Pour cette raison, cinq journalistes et dix représentants du public seront aussi du voyage. Six arrêts sont prévus dans des lieux où le rapport des policiers est contesté.

Le tribunal de rendra d'abord au pied du pont de la Marne sur la commune du Trilport, où le véhicule de Coupat-Levy a été vu faire un arrêt. Des tubes en PVC pouvant avoir servi à fixer un crochet sur la ligne SNCF et qui, selon l'accusation, auraient été achetés la veille par le couple dans un magasin de bricolage lors d'une interruption de leur surveillance, ont été repêchés dans la rivière 16 mois plus tard.

 

 

 

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