L’ex-compagne d’un footballeur professionnel, passé par la Ligue 1, témoigne dans L'Equipe de l’enfer qu’elle a vécu à ses côtés. Une interview poignante où le nom du joueur n’est pas révélé.
Miriam, dont le prénom a été changé, a décidé de témoigner lorsqu'elle a découvert que son ancien ancien conjoint avait frappé sa nouvelle compagne. «J’ai peur qu’il finisse par tuer quelqu’un», confie-t-elle ainsi dès le début de l'entretien.
Le témoignage bouleversant de l'ex-compagne d'un joueur professionnel est à la Une de L'Équipe ce lundi.
Télécharger l'édition https://t.co/CFZnDA4TcE pic.twitter.com/mMAEDi8YsD— L'ÉQUIPE (@lequipe) 25 mars 2018
En 2014, Miriam rencontre le footballeur professionnel en Afrique, où il était alors «adorable». Ce n'est qu'à son arrivée en France, lorsqu'elle s'installe avec lui, elle découvre un autre homme «pas très stable» et surtout «violent». « N'importe quoi pouvait déclencher sa violence...», raconte-t-elle.
Elle précise : «Il cherchait toujours un prétexte pour taper. Et ce n’était pas des petites gifles, mais des coups de poing dans le ventre, sur le visage, partout…». Des coups qui l’ont amené à plusieurs reprises à l’hôpital tant les blessures étaient parfois graves.
Pour cacher la violence de son conjoint, elle inventait des accidents qui pouvaient justifier ses ecchymoses et ses plaies. «Je refusais toujours de porter plainte parce que j’étais amoureuse de lui et que je voulais le protéger, lui et son football.», explique-t-elle. Miriam refusait ainsi de laisser les policiers emmener son compagnon lorsqu’ils débarquaient à leur domicile après les plaintes de voisins.
Jalousie maladive
Miriam témoigne également de la jalousie maladive du footballeur, qui l'a isolée peu à peu. Sa jalousie était telle qu'il n'hésitait pas à mettre sa vie en danger. Elle dévoile l'une de ses crises, en voiture, alors qu'il voulait obtenir son mot de passe Instagram pour vérifier ses messages privés : «Comme je refusais, sur une route pleine de virages, il s’est mis à accélérer jusqu’à 200 km/h, a décroché ma ceinture de sécurité en bloquant le loquet avec sa main».
Pour se faire pardonner de ses agissements, «Monsieur» lui faisait des cadeaux. Elle cite notamment une voiture neuve.
Miriam finira par le quitter, enceinte de plus 5 mois, après un nouveau déchainement de violences. «Aujourd’hui, je réalise que j’aurais pu mourir», souligne-t-elle.
La couverture de L’Équipe vivement saluée
La une de l'Equipe , consacrée à ce témoignage, a été saluée unaniment sur les réseaux sociaux.
«En consacrant sa ‘une’ à un témoignage direct de violences conjugales L’Équipe agit une fois de plus pour lever un tabou majeur et défendre les femmes», a notamment souligné la secrétaire d’État chargée de l’égalité femme-homme, Marlène Schiappa.
En consacrant sa " une " à un témoignage direct de violences conjugales @lequipe agit une fois de + pour lever un tabou majeur et défendre les femmes
C'est cela le " ressaisissement de toute la société " voulu dans la grande cause nationale
Chère @lequipe , merci pour elles#foot https://t.co/bsU8riDmEg— MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) 25 mars 2018
Le quotidien sportif qui n’a pas révélé l’identité de l’ancien couple, est également félicité plus largement pour avoir mis en lumière le sujet des violences conjugales dans le mieux sportif.
A ceux qui accusent L'Equipe de "sensationnalisme" et de "journalisme putaclik" (hum) parce qu'ils n'affichent pas le nom du joueur : le but est justement de ne pas braquer les projecteurs sur un seul joueur, mais de montrer qu'il s'agit d'un fléau plus général.
— footalitaire (@footalitaire) 26 mars 2018
L'interview de la victime de violences conjugales dans L'Equipe est glaçante. N'en déplaise à certains, ce genre de papiers est nécessaire : la parole des victimes doit se libérer et être entendue dans TOUS les milieux. J'espère qu'il n'arrivera rien à cette femme.
— Lucie (@LucieBacon) 26 mars 2018
Cette Une puissante et engagée de l'Equipe sur les violences conjugales des footballeurs et 4 pages de témoignage et de décryptage. A lire, absolument ! #MeToo pic.twitter.com/bUlldeUfmJ
— Nils Wilcke (@paul_denton) 26 mars 2018
Bravo à @lequipe pour cette une - mais certains commentaires en-dessous sont tout bonnement gerbants. https://t.co/Ccu0pmhYRU
— Titiou Lecoq (@titiou) 26 mars 2018