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La ZAD en pleine bataille

Les occupants de la ZAD continuaient d’opposer une farouche résistance hier[LOIC VENANCE / AFP]

Depuis lundi, gendarmes et opposants ont entamé un très violent face-à-face, lequel pourrait durer plusieurs jours.

Des nuages de gaz lacrymogène surplombaient hier encore le bocage de Notre-Dame-des-Landes, au deuxième jour de l’opération d’expulsion déclenchée lundi, à l’aube, par le gouvernement. Preuve que la tension est montée d’un cran, un hélicoptère était également dépêché pour surveiller le territoire. Car, en face, derrière des barricades enflammées et à coups de cocktails Molotov, les occupants de la ZAD continuaient d’opposer une farouche résistance. 

Des blessés de chaque côté

Comme c’était à craindre, le calme des dernières semaines n’était donc qu’une illusion. Depuis l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le 18 janvier, le Premier ministre Edouard Philippe s’est engagé à mettre fin à cette «zone de non droit». L’opération,  qualifiée hier d’«utile» par ce dernier, vise à expulser toutes les personnes n’ayant pas régularisé leur ­situation par le dépôt d’un projet, et ce, sur des terres qui ne leur appartiennent pas. L’un après l’autre, les squats ont été évacués - quinze depuis lundi - démantelés dans la foulée par les tractopelles.

Des évacuations que les zadistes dénoncent, multipliant les attaques depuis 48 heures. Certains restaient ainsi campés hier sur les toits des édifices, pour tenter de les protéger. D’autres bloquaient l’avancée des gendarmes sur les quelques voies de circulation, dans d’interminables face-à-face. Au total, 14 gendarmes avaient été blessés, tandis que l’équipe médicale des zadistes faisait état de six personnes touchées parmi les opposants. Des violences qui semblaient exclure tout retour en arrière. «Aujourd’hui, ils ont interrompu le dialogue, ils ont choisi la violence, choisi de détruire ce qu’on a créé», soulignait une zadiste expulsée la veille de la ferme «Les 100 Noms». Une bergerie évacuée devenue un symbole pour les opposants. 

Un combat de longue haleine ?

Alors que la tension restait vive, le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, a estimé hier que les opérations ­devraient «durer jusqu’à la fin de la ­semaine». Mais l’ampleur de la résistance pourrait bousculer la feuille de route de l’Etat. Car, dans un camp comme dans l’autre, la détermination semblait intacte. Une vingtaine d’occupants de la ZAD ont exigé l’«arrêt immédiat des opérations d’expulsions», seule «option» possible pour une éventuelle reprise du dialogue. La préfète de Loire-Atlantique Nicole Klein, elle, ne compte pas abandonner l’évacuation mais reste disposée à examiner de nouveaux projets agricoles, a posteriori, «y compris émanant de personnes expulsées». Les plus déterminés, eux, pourraient décider de continuer la lutte en rejoignant une des nombreuses autres ZAD de l’Hexagone. Dans un combat

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