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L’explosion des allergies

Avec les beaux jours, les pollens d'arbres sont de retour. [AFP]

Asthme, rhinite, démangeaisons, conjonctivites… Quelque 22 millions de Français sont concernés par les allergies, qui se multiplient du fait de l’évolution des modes de vie.

La France sort de son engourdissement hivernal et elles refont surface. Nez bouché, yeux qui piquent ou peau qui gratte, les allergies, devenues un véritable fléau, touchent de plus en plus de personnes.

 

Souvent considérées comme d’anodines pathologies, elles se révèlent pourtant handicapantes au quotidien et peuvent même être mortelles dans les cas les plus graves.

Un Français sur trois souffre d’allergie

Il y a de quoi avoir le vertige : 22 millions de Français sont concernés par ce phénomène, soit environ 30 % de la population. En 1960, ce taux n’était que de 3%.

L’augmentation est telle que les spécialistes, qui n’hésitent plus à parler d’épidémie, estiment qu’un Français sur deux pourrait être allergique dans vingt ans. Une explosion qui s’explique en partie par les progrès de la médecine.  La prise plus fréquente d’antibiotiques et la généralisation de la vaccination ont déstabilisé le système immunitaire, qui s’est mis à lutter contre des éléments inoffensifs tels que les acariens.

Un dérèglement du système immunitaire

C’est un dysfonctionnement du système immunitaire qui est à l’origine d’une réaction allergique. Lorsqu’il est confronté à l’intrusion d’un corps étranger (virus, bactérie…), l’organisme développe en réaction des anticorps, chargés de reconnaître et détruire cet intrus.

Dans le cas d’une allergie, le système immunitaire développe une perte de tolérance vis-à-vis d’une substance extérieure, appelée allergène. En cas de contact ou d’ingestion de cet allergène, les anticorps ne sont plus capables de protéger l’organisme.

Des cellules vont alors libérer plusieurs molécules, appelées histamines ou prostaglandines, qui sont responsables des symptômes allergiques, tels que les rougeurs ou les difficultés à respirer.

Cinq allergies pour des symptômes variés

On distingue cinq grands types d’allergies. Les respiratoires, caractéristiques au printemps lorsque les températures remontent, se traduisent par de l’asthme et une rhinite allergique. Lorsque le sujet souffre d’allergies cutanées, il peut développer de l’urticaire, de l’eczéma ou une dermatite atopique.

Les allergies oculaires quant à elles, déclenchent des larmoiements liés à une conjonctivite. Les symptômes d’une allergie alimentaire peuvent être très variés, allant de la difficulté à avaler jusqu’à l’œdème. Enfin, sous sa forme la plus grave, l’allergie peut provoquer un choc anaphylactique. Celui-ci intervient dans 3 cas sur 100 000 et peut être mortel.

Une multiplicité d’allergènes pointés du doigt

Des acariens aux poils d’animaux, du pollen aux médicaments en passant par le latex et un large panel d’aliments (lait, œufs, arachides, fruits à coque…), les allergènes sont très nombreux.

Or, la modification des modes de vie a tendance à entraîner leur prolifération et, de fait, augmenter les risques d’allergie. Ainsi, le fait de vivre dans des logements plus petits, mieux isolés, plus chauffés et parfois climatisés a permis aux acariens, friands des espaces confinés et humides, de se multiplier.

Les habitudes alimentaires des Français, qui consomment de plus en plus fréquemment des mets exotiques, mais aussi des plats cuisinés contenant de nombreux additifs, sont également en cause dans l’explosion des allergies.

Les bons conseils pour en venir à bout

Il n’existe pour l’instant aucun traitement unique des allergies. Le plus efficace reste donc de supprimer l’élément allergène, en éloignant les chats et les chiens par exemple et en aérant le logement.

Chez l’enfant qui présente des symptômes, comme une rhinite allergique, un dépistage précoce est conseillé afin d’éviter toute aggravation.

Il est possible d’entamer une désensibilisation, qui consiste à habituer progressivement l’organisme à la présence des allergènes.Mais si les résultats sont probants, cette thérapie est longue (3 à 5 ans selon les patients) et ne peut être employée avec tous les malades, notamment ceux qui souffrent de plusieurs allergies différentes.

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