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L'université de Nanterre bloquée, les partiels reportés

Des étudiants et des gendarmes face à face devant l'université de Nanterre le 9 avril 2018 [CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP/Archives] Des étudiants et des gendarmes face à face devant l'université de Nanterre. [CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP/Archives]

La quasi totalité de l'université de Nanterre était bloquée ce lundi 16 avril par des étudiants pour protester contre la réforme de l'accès à la fac, entraînant le report des partiels de la journée, a annoncé l'université.

La présidence de l'établissement a indiqué étudier «plusieurs scénarios» de report des examens, «quitte à organiser les épreuves à l'extérieur de l'université». Cette semaine est consacrée aux épreuves de contrôle continu, avant une autre période de partiels, plus dense, du 2 au 18 mai.

Dès 8h, presque tous les bâtiments étaient bloqués dont les portes du bâtiment F, devant lequel patientaient des dizaines d'étudiants venus passer leurs partiels. Des banderoles proclamant «La fac n'est pas une boîte de nuit, non à la sélection», ou «Macron, la chienlit c'est lui» , étaient attachées à l'entrée du bâtiment, a constaté une journaliste de l'AFP. Le blocage avec occupation est prévu jusqu'à l'assemblée générale de mardi à 10h, qui doit décider ou non de la prolongation du mouvement.

La ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a accusé les cheminots du syndicat SUD-Rail d'avoir participé à ces perturbations. «Si maintenant les cheminots décident que les étudiants ne passent par leurs examens, on peut se poser des questions sur une récupération politique de ce mouvement», a-t-elle dénoncé sur LCP.

Selon Mme Vidal, quatre universités sont bloquées et entre 10 et 12 sites perturbés.

A Nanterre, université emblématique de région parisienne d'où était partie la contestation en Mai 68, seuls la bibliothèque et le bâtiment des chercheurs restaient ouverts. Vers 10h, environ 200 étudiants ont tenté de bloquer la présidence aux cris de «Balaudé, démission», du nom du président de l'établissement, Jean-François Balaudé. Ils ont quitté les lieux vers midi mais le conseil d'administration prévu a été annulé.

«C'est n'importe quoi»

«Comment peut-on continuer à aller en cours, à faire nos partiels, alors que cette loi est en train d'être mise en place contre l'avis de la majorité des étudiants et du personnel, alors que des étudiants se font matraquer ?», a lancé Victor, militant à l'Unef et au NPA, à l'adresse des étudiants.

«Notre objectif c'est d'obtenir le retrait de cette loi. (...) C'est pour ça qu'on a voté deux mesures essentielles pour ne pas pénaliser les étudiants: annulation des partiels tant qu'il y a grève et validation automatique des TD (travaux dirigés)», a-t-il expliqué, sous les applaudissements et les huées de certains étudiants rassemblés devant le bâtiment.

Devant le bâtiment de langues, deux étudiantes en L2, d'accord «sur le fond» avec les grévistes, s'inquiétaient de la préparation de leur année à l'étranger à la rentrée prochaine. «Je serais allée manifester avec eux mais la fac allemande attend mes résultats», regrettait l'une d'entre elles, qui ne souhaite pas donner son prénom et qui avait six examens cette semaine. Perrine, étudiante en L2 d'économie et plutôt favorable à la loi, faisait en revanche part de sa colère: «C'est n'importe quoi, tout le monde est énervé».

Lundi dernier, les CRS étaient intervenus à Nanterre pour évacuer un bâtiment de l'université occupé.

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