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Irma, un an après

Des paradis convalescents. Il y a un an jour pour jour, dans la nuit du 5 au 6 septembre 2017, les îles françaises de Saint-Martin et Saint-Barthélemy étaient ravagées par le plus puissant ouragan jamais enregistré depuis 1980 dans l’Atlantique nord. 

Baptisé Irma, le cyclone allait provoquer la mort de 11 personnes et endommager 90 % des bâtiments. Pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois dans certaines zones, l’électricité, l’eau et les réseaux de communication ont été coupés laissant les habitants dans une grande précarité.

Un an plus tard, la situation reste très contrastée. A Saint-Barthélemy les stigmates d’Irma ont quasiment disparu, mais ce n’est pas le cas à Saint-Martin, où l’île reste encore un grand chantier.

Une reconstruction tous azimuts

Selon le ministère des Outre-mer, si, au premier juillet dernier, 60 % des bâtiments endommagés de Saint-Barthélemy ont été reconstruits, ils n’étaient que 34 % dans ce cas à Saint-Martin.

Cela s’explique par le fait que les dégâts causés y ont été plus importants, mais aussi parce que les habitants y ont moins de moyens financiers.

Juste après la catastrophe, la première priorité de l’Etat et des associations a donc été de mettre à l’abri les populations les plus vulnérables.

Aujourd’hui, leur travail consiste à reconstruire de façon plus solide et plus durable, en respectant les normes anticycloniques et antisismiques.

Phénomène aggravant, seuls 40 % des foyers étaient assurés et les indemnisations ont tardé. Au final, toutes les bâches recouvrant les toits des habitations n’ont pas disparu et de nombreux débris demeurent, qui peuvent devenir dangereux par vents violents.

Ces dégâts ont également eu un impact terrible sur l’économie. Des dizaines de commerces et d’entreprises ont déposé le bilan et désormais,  il faut parfois faire des kilomètres pour acheter une simple baguette.

Alors qu’environ 8.000 des 35.000 habitants de Saint-Martin sont partis, beaucoup d’affaires ne repartiront pas. «Il est donc primordial de redémarrer une activité créatrice d’emplois», explique Axelle Davezac, directrice générale de la Fondation de France qui, sur les 14 millions de dons récoltés, en consacre 2,5 millions à la relance économique de l’île.

Au-delà de l’aspect matériel, Irma reste également présent dans toutes les têtes. L’urgence des premiers jours passée, des habitants ont peu à peu développé des états de stress post-traumatiques.

«Cela se traduit par des troubles du sommeil et des états d’anxiété, explique Mélanie Hubault, responsable Santé à la Fondation. Cela ne touche pas tout le monde, mais il y a une angoisse au sein de la population».

Quelques motifs d’espoir

Quelques signaux incitent quand même à l’optimisme. A Saint-Martin, le tourisme, moteur essentiel de l’île, se relance doucement.

La météo s’annonce plus clémente, avec notamment sur une saison cyclonique plus faible. Les professionnels estiment à 40 % leur capacité d’hébergement en hôtels disponible en décembre prochain, tout en espérant profiter de la reconstruction pour améliorer leur offre.

A Saint-Barthélemy, les établissements ont quasiment tous annoncé leur date de réouverture pour cet hiver. «A moins d’être touchés par un nouveau phénomène, la saison est bien orientée», résumait, fin août, le président de la Collectivité, Bruno Magras. 

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