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Des «boues rouges» déversées devant le ministère de l'Ecologie

Des activistes déversent de la boue rouge devant le ministère de l'Ecologie le 12 février 2019 à Paris [Thomas SAMSON / AFP] Des activistes déversent de la boue rouge devant le ministère de l'Ecologie le 12 février 2019 à Paris. [Thomas SAMSON / AFP]

Des opposants aux rejets en mer et au stockage en plein air des «boues rouges» de l'usine Alteo de Gardanne, sont venus en déverser un chargement mardi à Paris devant les portes du ministère de la Transition écologique, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les boues avaient fait le trajet en camion depuis les Bouches-du-Rhône, après avoir été prélevées ce week-end sur leur site d'entreposage, ont indiqué les militants de l'association de protection de l'océan ZEA. «On y est entré comme dans un moulin, on y a même vu des joggeurs», a déclaré Olivier Dubuquoy, géographe et fondateur de cette ONG.

«Boues rouges toxiques, ni en mer ni à terre», pouvait-on lire sur une banderole tenue par des militants au dessus du tas de déchets. Une dizaine de personnes participait à cette action devant le ministère.

Une partie des boues devait aussi être déversée devant les portes du fonds d'investissement HIG, propriétaire d'Alteo.

L'usine d'alumine de Gardanne «cherche à agrandir son stockage de boues rouges à terre, à poursuivre ses rejets en mer et à 'valoriser' ces déchets radioactifs et chargés de métaux lourds pour les disséminer partout en France», ont dénoncé les représentants de ZEA.

«Face à l'inaction de l'Etat et au cynisme de l'industriel et d'HIG, nous avons décidé que les responsables allaient devoir apprendre à vivre avec ces pollutions de boues rouges», explique l'association dans un communiqué. Elle leur promet «d'organiser régulièrement des livraisons».

Arsenic et cadmium

Depuis 2016, sur ordre de l'Etat, Alteo - qui en 50 ans a envoyé en Méditerranée plus de 20 tonnes de ces «boues» chargées d'arsenic ou de cadmium - , entrepose ses résidus solides de bauxite à terre, sur le site en plein air de Mange-Garri, vaste espace désolé au milieu de la pinède de Bouc-Bel-Air, près de Gardanne.

Mardi à Paris, les manifestants ont appelé «l'Etat et la Métropole à refuser l'augmentation de la zone de stockage de Mange-Garri demandée par Alteo», et l'industriel à mettre le site en sécurité, garantir la sûreté des eaux souterraines, stopper l'envol des poussières.

Le leader mondial des alumines de spécialité continue en outre à rejeter ses effluents liquides en mer, au coeur du Parc national des Calanques, en vertu de dérogations accordées par l'Etat. En 2018, la justice a réduit de deux ans, à fin 2019, le délai accordé à l'usine pour mettre ces rejets liquides en conformité avec les normes environnementales.

Alteo produit des éléments destinés à l'industrie électronique (écrans plats, batteries) et emploie à Gardanne 450 personnes.

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