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Des gilets jaunes réunis dans une «marche des mutilés» à Paris

Environ deux cents personnes se sont réunies place de la Bastille à l'appel du collectif «Mutilés pour l'exemple». [© FRANCOIS GUILLOT / AFP]

Au lendemain de l'acte XXIX des gilets jaunes, une «marche des mutilés», du nom des manifestants blessés lors des manifestations, s'est déroulée hier à Paris pour dénoncer l'utilisation par les forces de l'ordre de lanceurs de balles de défense (LBD) et de grenades de désencerclement, accusés d'avoir éborgné, arraché des mains ou défiguré des visages.

Environ deux cents personnes, blessées ou tout simplement indignées des violences policières, se sont réunies place de la Bastille à l'appel du récent collectif «Mutilés pour l'exemple» – en référence aux «Fusillés pour l'exemple». L'objectif ? Faire pression sur l'Etat pour dénoncer «l'ultra-violence de la répression» et faire interdire de l'arsenal policier les «armes de guerre» que seraient l'ancêtre du Flash-ball et les grenades explosives à la TNT.

Selon le ministère de l'Intérieur, près de 2.500 manifestants ont été blessés entre le 17 novembre, date de l'acte I, et le 13 mai dernier. Un certain nombre de blessures ont été répertoriées par le journaliste indépendant David Dufresne, présent lors de la marche.

Le ministre de l'intérieur n'a «pas de regret»

Cette «marche des mutilés» survient alors que, ce même dimanche, le secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Laurent Nunez, a déclaré ne pas«avoir de regret sur la gestion des actes de gilets jaunes, estimant que «ce n'est pas parce qu'une main a été arrachée, parce qu'un œil a été éborgné» qu'il y a eu faute des forces de l'ordre.

Reste que 71 enquêtes ont été confiées à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la «police des polices», et trois à l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN). Les agents qui utilisent la violence «de manière illégitime» doivent être «sanctionnés», a assuré la semaine dernière la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye.

Pour l'heure, aucun agent n'a été mis en examen pour des faits survenus lors du mouvement des gilets jaunes. Et cela n'arrivera pas, estime Antoine Boudinet, qui a eu la main arrachée par une grenade jetée par la police, en décembre, à Bordeaux. Lui qui prévoyait de participer au défilé a expliqué au micro de France Info ne pas avoir d'illusions : «ils sont protégés», n'écopent que de «sursis», voire il ne s'agit «que de non-lieux ou de classements sans suite». Et de taper davantage sur la hiérarchie que sur les policiers : «Ce que je conteste, c'est l'ordre qui a été donné, le fait même d'avoir équipé les forces de l'ordre de grenades explosives. Il me semble évident de dire qu'on ne jette pas de la TNT sur des gens.»

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