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Landes : des canards accusés... de caqueter trop fort

Prise de bec dans les Landes. La propriétaire d'une cinquantaine de canards et d'oies à Soustons doit comparaître ce mardi devant le tribunal pour un litige pour le moins atypique.

C'est dans cette commune de 7.000 âmes, située au cœur de la campagne, qu'un habitant a assigné sa voisine en justice, excédé par «le bruit incessant et d'autres nuisances» causés par les palmipèdes. «Ce conflit a démarré il y a environ un an, lorsqu'il a acquis sa propriété. Il est venu se plaindre du bruit de mes volailles deux fois par semaine du mois de juin jusqu'au mois d'octobre 2018», raconte ainsi Dominique Douthe, 67 ans, qui habite Soustons depuis trente-six ans.

Bien décidé à faire taire les caquètements, le plaignant, qui souhaite rester anonyme, a même fait venir un acousticien, qui a préconisé de déplacer l'enclos et de construire un mur. En vain : «Nous [mon épouse et moi] n'avons plus eu de nouvelles de cette dame, plus de contact depuis le mois d'octobre.»

D'autant que le problème ne s'arrête pas aux nuisances sonores, selon le couple, qui fait valoir un argument écologique : le fait que la basse-cour polluerait un ruisseau public situé non loin, et que des rats et mouches, attirés par les canards, se baladeraient sur son terrain. 

CLOCHE QUI SONNE ET GRENOUILLES QUI COASSENT

Pour sa défense, l'éleveuse a contacté des associations de protection des animaux, dont 30 Millions d'Amis et la Fondation Brigitte Bardot. Une pétition d'un «comité de soutien des canards d'Hardy» (du nom du quartier de la commune) avait déjà réuni plus de 5.000 signatures. Si bien que le maire de la commune, Frédérique Charpenel, a écrit vendredi sur sa page Facebook qu'il était «absolument nécessaire, à Soustons et partout en France, de préserver les caractéristiques de la ruralité (agriculture, élevage, pêche, chasse, etc.)», tout en affirmant qu'il ne fallait pas non plus «tomber dans le panneau du repli sur soi».

Plusieurs affaires de bruits ruraux – de coq, comme Maurice qui chante trop tôt sur l'île d'Oléron et dont le jugement sera prononcé jeudi prochain, de cloches qui sonnent ou de grenouilles qui coassent – ont agité les campagnes récemment. Le maire du petit village de Gajac en Gironde a même proposé de faire classer ces bruits au patrimoine national et fondé l'association L'Echo de nos campagnes, pour «protéger notre monde rural et nos traditions».

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