Depuis la parution de son roman «Orléans» (ed. Flammarion), dans lequel Yann Moix revient sur son passé d'enfant battu, pas un jour ne passe sans que son nom ne soit associé à une polémique.
En deux parties, le «dedans», le cosmos familial, et le «dehors», l’école et ses premiers amours, l’écrivain de 51 ans n’occulte aucune des raclées que lui auraient fait subir ses parents.
Au centre d’un tempête familiale
De la maternelle jusqu’à la fin du lycée, il se souvient notamment des coups de rallonge électrique, des séjours dans la cave, du traumatisme d’avoir été abandonné dans la forêt en pleine nuit, de l’humiliation d’arriver en pyjama à l’école, mais aussi de sa tête plongée dans la cuvette pleine des toilettes.
Des souvenirs que son père, José Moix, ancien kinésithérapeute, et son petit frère Alexandre ont catégoriquement contestés par médias interposés. Outre cette querelle familiale, l’ex-chroniqueur de l’émission «On n’est pas couché» a dû faire face à des accusations d’antisémitisme.
Il a reconnu avoir dessiné des caricatures antisémites et écrit des textes négationnistes dans un magazine étudiant alors qu’il était à Sup de Co avant d’intégrer Sciences-Po. «Ces textes et ces dessins sont antisémites, mais je ne suis pas antisémite. (…) Aujourd’hui, l’homme que je suis en a honte», s’est-il défendu avant d’ajouter : «Je ne suis pas fier, mais heureux de mon parcours».
Et ce n'est pas la première fois que Yann Moix créé la polémique au moment de la parution d'un de ses livres. En marge de la sortie de son ouvrage «Rupture» (ed. Grasset), paru en janvier dernier, où il décortique l’art de la rupture, Yann Moix avait provoqué un déluge de réactions sur les réseaux sociaux en déclarant être «incapable d'aimer» les femmes qui ont plus de 50 ans.
«Un corps de femme de 25 ans, c'est extraordinaire. Le corps d'une femme de 50 ans n'est pas extraordinaire du tout», avait-il affirmé dans un entretien accordé au magazine Marie-Claire.
lauréat du Renaudot
Après plusieurs années passées dans le journalisme, Yann Moix se lance dans l’écriture des romans. Goncourt du premier roman en 1996, à 28 ans, pour «Jubilations vers le ciel» (ed.Grasset), le romancier a ensuite reçu le prix Renaudot en 2013 pour «Naissance» (ed. Grasset), un pavé de plus de 1000 pages au fil duquel il racontait déjà son passé d'enfant battu. «J'ai toujours voulu être écrivain, c'est ma seule identité», avait-il lancé.
Parmi ses plus grands succès, on se souvient aussi de «Podium» (ed. Grasset), sorti en 2004, un roman adapté par Yann Moix lui-même en film qui met en scène Bernard Frédéric, un sosie free-lance de Claude François.
Outre cette réalisation cinématographique, Yann Moix a fait couler beaucoup d'encre lors de la diffusion sur Arte d'un reportage sur la question migratoire, intitulé «Re-Calais», qui rend compte du quotidien des exilés et des Calaisiens.
Réputé pour son franc-parler, l’auteur et réalisateur a également travaillé à plusieurs reprises avec Laurent Ruquier dans «On va s’gêner» et «Les Grosses Têtes» avant de remplacer en septembre 2015 Aymeric Caron dans «On n’est pas couché» sur France 2.