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Particules fines : «il faut sanctuariser l'environnement des plus fragiles»

Pour le docteur Madiha Ellaffi, il faut sanctuariser l'environnement des plus fragiles. Pour le docteur Madiha Ellaffi, il faut sanctuariser l'environnement des plus fragiles. [REMY GABALDA / AFP]

La mairie de Paris a lancé mardi une carte en ligne afin de connaître la qualité de l'air. Pour CNews, le docteur Madiha Ellaffi, pneumologue-allergologue, est revenu sur les dangers des particules fines et a donné quelques conseils pour se protéger au maximum.

Selon l'ONG International Council, chaque année à Paris, 1.100 décèdent à cause des émissions de dioxyde d'azote des moteurs diesel. 

En étant exposé aux particules fines, quels sont les risques encourus ?

A court terme, sur les patients les plus fragiles, il y a des risques d’exacerbation, d’augmentation des pathologies respiratoires. A long terme, quand on est exposé à des particules qui sont allergisantes, comme les acariens ou les pollens de graminées, plus elles vont être amenées au niveau respiratoire (au niveau des cellules, au fond des poumons), plus on va avoir des risques de devenir allergique et d’avoir des maladies types au niveau du nez, asthme.

Les risques sont-ils spécifiques concernant les enfants ?

Pour les enfants, quand ils habitent à proximité des voies rapides et sont très exposés à la pollution et notamment à ces particules, on peut avoir des problèmes de maturation, de croissance pulmonaire et plus de pathologies des poumons (de type bronchite ou pneumonie). Les particules très fines vont passer dans le sang, à travers les poumons. Cela va augmenter les risques de passer à travers le placenta sur le bébé. Avec les risques, pour ce dernier, de naître avec des pathologies de type neurodéveloppementales et de problèmes pulmonaires plus tard.

Chez l’adulte, les risques de pathologies cardiovasculaires sont augmentés.

Comment faire pour se protéger de tout cela ?

Il faut déjà essayer d’évaluer son environnement quotidien. Si on doit déménager et choisir un nouveau lieu d’habitation, comme une maison ou un appartement, il faut se poser la question de là où on va habiter. La carte en ligne qui est sortie sur Paris, avec Airparif, est une nouveauté sur laquelle il va falloir s’appuyer pour que les gens puissent connaître les zones dans lesquelles il y a plus ou moins de pollution.

On sait que quand on vit à moins de 500 mètres d’une voie rapide, comme le périphérique parisien, ou des boulevards dans les grandes villes, où il y a beaucoup de circulation et les voitures passent à grande vitesse, vous avez plus de pollution et de maladies respiratoires. Donc il faut bien choisir où on habite.

Quels gestes faut-il adopter dans notre lieu d’habitation ?

Il faut aérer au maximum, faire circuler l’air. On n’a pas de masque à disposition. Dans certains pays, des gens se promènent avec des masques un peu chirurgicaux mais ça ne fonctionne pas. Ça va filtrer grossièrement des gros virus, des choses à gros calibres. Mais sur les particules, ça ne sera pas filtrant. Après, chacun doit être responsable. Quand on change de véhicule, si on a les moyens de pouvoir choisir son modèle de voiture, on peut aller sur des voitures moins polluantes que les SUV, plus vers l’électrique et se mobiliser en tant que parent. Quand on dépose ses enfants à l’école, il ne faut pas forcément se garer à côté pour «sanctuariser» l’environnement où sont les plus fragiles et notamment les enfants. Au quotidien, ce sont les seules choses que l’on peut réellement faire.

Retrouvez le livre du docteur Madiha Ellaffi, Un Sommeil de Marmotte, qui sensibilise et informe les enfants et les adultes sur l'apnée du sommeil chez les enfants. 

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