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Attaque de la mosquée de Bayonne : le tireur voulait «venger la destruction de la cathédrale de Paris»

Deux personnes ont été grièvement blessées par balles, lundi 28 octobre, devant la mosquée de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques). Le tireur avait pris la fuite, avant d'être rapidement interpellé à son domicile.

Lors de son audition, il aurait assuré avoir voulu «venger la destruction de la cathédrale de Paris» qu'il attribue aux musulmans, a indiqué ce mardi le procureur. «L'ensemble de son audition interroge sur son état de santé psychique», a-t-il dit devant la presse, précisant qu'il était actuellement «examiné par un psychiatre».

Le suspect a été placé en garde à vue lundi, du chef de «tentative d’assassinats», a indiqué le procureur de Bayonne Marc Mariée dans un communiqué. Il s’agit d’un homme de 84 ans, Claude S., qui réside à Saint-Martin-de-Seignanx, dans les Landes.

L’homme, qui a reconnu en garde à vue être l'auteur des tirs, avait une bonbonne de gaz et une arme dans sa voiture selon Le Parisien. Il n’était pas connu des services de police, ni des renseignements.

Candidat FN aux départementales en 2015

Ancien militaire, il a été candidat aux élections départementales de 2015 dans les Landes, pour le Front national (devenu depuis Rassemblement national), mais sans succès. En effet, comme le note Franceinfo, il n'avait pas été élu, son binôme étant arrivé en quatrième position au premier tour du scrutin, avec 17,45 % des voix.

Sur CNEWS, Nicolas Bay, eurodéputé Rassemblement national (RN), a indiqué que l'octogénaire a depuis quitté le parti, car les idées ne lui convenaient pas. «C'est un extrémiste qui n'avait rien à faire dans nos rangs», a-t-il affirmé. Dans un communiqué, le parti d'extrême droite a affirmé que c'est sa fédération départementale qui l'avait écarté, «pour avoir tenu des propos jugés contraires à l'esprit et à la ligne politique du Rassemblement national».

«Psychologiquement perturbé»

Interrogé par l'AFP, Mike Bresson, adjoint à la mairie du village landais du suspect, a indiqué que l'homme, tireur sportif selon France Télévisions et détenteur de trois armes de catégorie B (qu'il avait déclarées), était «connu sur la commune et fui pour ses excès verbaux». «Il donnait l'apparence de quelqu'un de psychologiquement perturbé [...] Il n'aimait pas les gens de gauche, du centre et peu ceux de droite», selon l'élu.

Lionel Causse, député des Landes et ancien maire de Saint-Martin-de-Seignanx (entre 2014 et 2017), précise même à Sud Ouest qu'il avait interdit à Claude S. l'accès à la mairie. «Il venait tout le temps me voir et se révélait violent verbalement avec moi et le personnel de la mairie», témoigne-t-il, ajoutant qu'il avait aussi «fait parler de lui en tenant des propos xénophobes et homophobes».

Une lettre confuse pour porter plainte contre Emmanuel Macron

Pas plus tard qu'il y a quelques jours, l'octogénaire, passé par l'Education nationale selon France Bleu Pays basque, avait de nouveau laissé éclater sa colère dans un courrier rageur envoyé à l'ordre des avocats de Bayonne, et adressé au procureur de Dax. «Ce monsieur voulait porter plainte contre le président Macron, c'était assez confus, il y avait plein de motifs», dont «non application des droits de l'homme», a expliqué à l'AFP le bâtonnier de Bayonne, Me Teddy Vermote. La lecture du courrier «laissait penser à quelque chose de pas très équilibré», souligne-t-il.

«Atypique» et inclassable, l'homme, qui s'était mis à l'art depuis son départ à la retraite, et dont les sculptures (sur bois notamment) avaient déjà eu les honneurs de la presse locale, a été l'auteur il y a cinq ans d'un livre, intitulé La France à cœur ouvert ou la misère humaine, où il expliquait «traiter des rapports entre les dominants et les dominés».

De son côté, après s'être exprimé, lundi 28 octobre, sur Twitter, pour «condamner avec fermeté l’attaque odieuse perpétrée devant la mosquée de Bayonne», le chef de l'Etat a de nouveau pris la parole le lendemain, en marge de l'inauguration du Centre européen du judaïsme, à Paris, pour exhorter la République «à faire bloc autour des victimes».

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