Les enquêteurs l'appellent le «dossier Bugatti», référence aux trafic de grosses cylindrées démantelé lundi par la Section de recherche de Strasbourg et la gendarmerie du Haut Rhin avec l'arrestation de 14 suspects.
L'affaire a commencé en juillet 2018, avec un banal contrôle routier. Il s'avère que la voiture arrêtée, grossièrement maquillée, à été volée deux jours plus tôt en Belgique. Les enquêteurs vont travailler des mois pour cerner ce qui est en fait un important réseau, à cheval sur plusieurs pays européens.
Les véhicules étaient volés à l'étranger, dans les pays limitrophes de la France, des cartes grises vierges étaient dérobées en Allemagne puis falsifiées et utilisées en France pour refaire une nouvelle identité légale à la voiture volée. Celle-ci était maquillée avec la complicité de plusieurs garages autour de Colmar, notamment pour falsifier le numéro de série de l'automobile et changer les plaques d'immatriculation.
La vente était ensuite effectuée via des sociétés dirigées par des hommes de paille. À la tête du trafic, trois individus d'une trentaine d'années, connus jusque là pour des affaires de stupéfiants. «Ce sont des délinquants d'habitude qui se replient sur ces trafics en profitant des failles du système légal d'immatriculation», indique à CNEWS une source proche de l'enquête. C'est la nouvelle criminalité organisée.
En perquisition, les enquêteurs ont saisi 14 véhicules, évalués à un montant total de 442.000 euros. Huit suspects ont été mis en examen pour vols en bande organisée, escroquerie, recel et association de malfaiteurs.