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Bac : les épreuves de première débutent dans un climat tendu

Grèves de surveillance, refus de corriger les copies, ... Alors que les premières épreuves de contrôle continu du nouveau baccalauréat débutent ce lundi 20 janvier, l’inquiétude est toujours palpable, plusieurs syndicats d’enseignants ayant appelé au boycott.

Réparties en trois sessions sur les années de première et terminale, ces épreuves comptent, au total, pour 30% de la note finale. Pour cette première phase d’examen, qui s’étalera sur un mois et demi, les élèves de première plancheront sur l'histoire-géographie, les langues vivantes ainsi que sur les mathématiques pour les élèves de la voie technologique.

Des épreuves déjà annulées ou retardées

Mais plusieurs syndicats d’enseignants dénonçant une réforme inégalitaire et mal préparée, exigent que ces épreuves, dites «E3C» dans le jargon de l’éducation nationale, soient reportées. Pour cela, certains opposants n’ont pas hésité à investir les couloirs des établissements, comme dans le lycée Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand, où les élèves passaient ce samedi 18 janvier les épreuves de langues vivantes, anglais, italien et chinois.

A l'appel d'une intersyndicale, des centaines de militants, enseignants et étudiants, se sont réunis devant le lycée pour protester contre les nouvelles épreuves, qui ont été finalement annulées et reportées «à une date ultérieure», a annoncé un porte-parole du rectorat de Clermont-Ferrand.

Une action de blocage partiel a également eu lieu mercredi dernier devant le lycée Nelson-Mandela de Poitiers. Plus de 150 professeurs issus de différents lycées ainsi que des élèves s'étaient réunis aux alentours de 6h30 pour protester contre la réforme. L'épreuve d'histoire-géographie sur laquelle devaient plancher les lycéens avait ainsi débuté en retard.

Une colère dans un conteste déjà tendu

Dans le viseur des contestataires, il y a notamment la «banque nationale des sujets», une plate-forme informatique sur laquelle les professeurs de chaque établissement doivent piocher les sujets, permettant ensuite aux chefs d’établissement d’organiser les épreuves communes de contrôle continu.

Mais certains d'entre eux ont refusé de présélectionner les sujets, y compris dans les prestigieux lycées Louis-Le-Grand et Henri-IV à Paris. Les professeurs craignent qu'en proposant des sujets qui ne seront donc pas tous identiques en fonction des lycées, et ce, même s'ils proviennent d'une base nationale, il y ait une inégalité de traitement entre les candidats et que les élèves ne passent pas le même bac.

Cet outil a par ailleurs été vite rebaptisé «bazar national systématisé», en raison des nombreux bugs constatés dès la mise en service en décembre. Dans ce contexte, les opposants envisagent de mettre en place des modes d'action qui ne sont pas sans rappeler ceux utiliser au moment des corrections du baccalauréat en juin, comme les grèves de surveillance, le refus de corriger les copies ou de transmettre les notes.

A noter que pour garantir l'égalité entre les candidats et les établissements scolaires, les copies seront anonmysées et corrigées par d'autres professeurs que ceux de l'élève et que dans les lycées où les professeurs ont refusé de choisir les sujets, il a été demandé aux inspecteurs régionaux de le faire à leur place.

des élèves pas prêts

De quoi compliquer la donne pour Jean-Michel Blanquer, alors que les tensions sur la réforme des retraites restent vives. Le ministre de l’Education a ainsi beau avoir promis «des augmentations entre 70 et 90 euros net par mois dès l’an prochain», les syndicats craignent que ces revalorisations soient conditionnées à des «contreparties», comme une hausse du temps de travail.

Outre les parents d’élèves qui ont également fait entendre leurs inquiétudes - à l’image de la FCPE qui a demandé que l’«inorganisation dans la passation des premières épreuves ne crée pas une rupture d’égalité» - les lycéens s’estiment être les grands oubliés.

En effet, si cette nouvelle formule est plébiscitée par certains, d'autres ont l'impression de passer un bac «au rabais» et d'être des «cobayes» avançant dans le flou, et qui, déjà en 2018, avaient inauguré la réforme du brevet, aiment à rappeler les lycéens.

Lors d'une audition au Sénat la semaine dernière, le ministre a estimé que «tout désordre» dans un établissement serait «nuisible aux élèves», et affirmait «qu'une solution serait trouvée» pour assurer le bon déroulé des corrections.

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