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Derrière la colère d'Emmanuel Macron à Jérusalem, le statut particulier de l’église Sainte-Anne

Un drapeau français flotte au-dessus de l'église Sainte-Anne de Jérusalem.[Wiki Commons]

La séquence a fait le tour des médias. Emmanuel Macron s’en prenant à des policiers israéliens à Jérusalem, devant l’église Sainte-Anne. Si le président français s’est permis de faire preuve d’autorité envers les forces de sécurité israélienne, c’est que l’édifice religieux est placé sous un statut bien particulier.

Depuis 1856, il appartient tout simplement à la France. Il s’agit d’un territoire tricolore, situé en plein Jérusalem. Cette année-là, Napoléon III avait reçu en cadeau l’église romane (bâtie au XIIe siècle par les Croisés), de la part du sultan ottoman Abdülmecid Ier, pour le remercier de son aide contre les Russes lors de la guerre de Crimée.

Depuis, elle est administrée par le consulat général de France à Jérusalem et fait partie du domaine national français.

Comme Jacques Chirac l’avait déjà fait en 1996 lors d’une visite (rendue célèbre par un coup de sang sur un autre sujet, survenu quelques instants auparavant), Emmanuel Macron a refusé que des policiers israéliens, en arme, soient disposés dans l’église, et donc sur le territoire français. «Sortez, je vous prie, personne n’a à provoquer personne (…)», a demandé le président actuel. «Respectez les règles établies depuis des siècles, elles ne changeront pas avec moi, je peux vous le dire. C’est la France ici, et tout le monde connait la règle».

trois autres territoires français à Jérusalem

L’église Sainte-Anne n’est pas la seule enclave française en Israël. Trois autres territoires lui appartiennent. Il s’agit notamment du monastère carmélite de l’Eléona, acheté en 1856 par la princesse de la Tour d’Auvergne et qu’elle donnera à la France à sa mort, 18 ans plus tard ; du Tombeau des Rois (lieu de sépulture de la princesse convertie Hélène d’Adiabène, au Ier siècle), site fouillé par des archéologues français et acheté par les frères Pereire, des banquiers du Second Empire, qui en feront don eux aussi au pays, en 1886 ; et du monastère d’Abou Gosh, situé à Jérusalem-ouest (à la différence des trois autres, présents à l’est et à proximité les uns des autres), ancienne commanderie bâtie au XIIe siècle par les chevaliers de l’ordre des Hospitaliers et offert à la France en 1873 par l’empire ottoman.

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