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Coronavirus : les vérités et les idées reçues concernant l’épidémie née en chine

De nombreuses fausses informations circulent, alimentant les craintes de la population quant à la virulence de cette épidémie de pneumonie virale. [©Mark RALSTON / AFP]

Contagion, vaccination, confinement... Si l’inquiétude est légitime, il faut éviter de donner du crédit aux rumeurs.

Difficile de faire le tri. Depuis l'annonce début janvier de l'apparition du «2019-nCov», nouveau coronavirus, dans la ville chinoise de Wuhan, de nombreuses fausses informations circulent, alimentant les craintes de la population quant à la virulence de cette épidémie de pneumonie virale. Du risque de contagion, au taux de mortalité, en passant par les traitements et les mesures de prévention, il faut être attentif pour ne pas tomber dans le piège des rumeurs infondées.

Le coronavirus est très contagieux : VRAI

Près de 14 000 personnes ont été contaminées par le virus en un peu plus d’un mois en Chine, soit plus qu’avec son cousin le Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) en neuf mois qui, entre 2002 et 2003, avait infecté dans le pays 5 327 personnes. Le taux de reproduction de base, ou R0, du coronavirus, c’est-à-dire le nombre moyen de nouveaux cas générés par une personne infectée, serait approximativement de 2,2. C’est certes plus élevé que la grippe hivernale, dont le taux est de l'ordre de 1,3, mais nettement inférieur à la rougeole (plus de 12). En revanche, le taux de mortalité lié au nouveau coronavirus a baissé. En effet, si le nombre de décès augmente - le dernier bilan fait état de plus de 300 morts - le taux de mortalité est passé de plus de 3 % à 2 %. A titre de comparaison, celui du SRAS, qui a fait 774 morts dans le monde, était de 9,5%.

Il existe d’ores et déjà un vaccin : faux

Il n'existe ni vaccin ni médicament contre le coronavirus, les antibiotiques étant inefficaces contre les virus. La prise en charge médicale consiste à traiter uniquement les symptômes, qui sont la fièvre et les signes respiratoires de type toux ou essoufflement. Toutefois, plusieurs traitements, actuellement utilisés dans d’autres pathologies virales, sont à l’étude, en France et en lien avec l’OMS, pour être utilisés contre le 2019-nCoV. Les chercheurs de l'Institut Pasteur à Paris sont déjà parvenus à isoler et à mettre en culture des souches du nouveau coronavirus, une première en Europe, mais aucun vaccin n’est envisageable avant vingt mois, a prévenu Christophe d'Enfert, directeur scientifique au sein de la fondation.

Le port du masque est indispensable : faux

Le port d’un masque anti-projections, de type «chirurgical», par une personne non symptomatique n’est pas indispensable et son efficacité n’est pas démontrée, est-il précisé sur le site du ministère de la Santé. «Aujourd'hui, il n'y a aucune indication à acheter des masques pour la population française», a insisté la ministre de la Santé Agnès Buzyn, alors que la plupart des pharmacies franciliennes ont été prises d’assaut. En revanche, il est recommandé de porter ce type de masque dès l’apparition des premiers symptômes afin d'éviter de diffuser le virus par voie aérienne et gouttelettes, la maladie se transmettant par les postillons, via les éternuements et les toux.

Le confinement est nécessaire : vrai

Quelque 200 Français rapatriés de Wuhan ont été placés, jeudi dernier, en confinement dans un centre de vacances de Carry-le-Rouet (Bou­ches-du-Rhône). Durant deux semaines, le temps d'incubation estimé du coronavirus, les rapatriés vont faire l'objet de test et d’une surveillance médicale accrue pour s'assurer qu'ils ne sont pas contaminés et qu’ils ne mettent pas en danger autrui. Si l’enfermement n’est pas total, cette mesure est en effet non négligeable car elle permet de réduire le risque de propagation du virus.

Les colis de Chine sont dangereux : faux

Le risque d’être infecté par le contenu d’un colis en provenance de Chine est quasi nul. Si le coronavirus peut survivre dans le milieu extérieur trois heures ou moins sur des surfaces sèches, les conditions de transport suppriment les risques de contamination. «Le virus est trop fragile pour rester en vie compte tenu de la durée du transport. Et dans la soute d’un avion, il fait trop froid pour que le virus reste actif», a confirmé Yazdan Yazdanpanah, chef du service maladies infectieuses à l'hôpital Bichat.

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