En direct
A suivre

Abus sexuels dans le patinage français : Didier Gailhaguet dans la tourmente

En poste depuis 1998, avec une interruption entre 2004 et 2007, Didier Gailhaguet est notamment soupçonné d’avoir couvert l’entraîneur Gilles Beyer. [©MIGUEL MEDINA / AFP]

L'homme de glace inamovible est désormais sous pression. Une semaine après que d'anciennes patineuses ont publiquement témoigné avoir subi des violences sexuelles de la part d'entraîneurs, le président de la Fédération française des sports de glace (FFSG) Didier Gailhaguet est dans le collimateur.

En poste depuis 1998, avec une interruption entre 2004 et 2007, Didier Gailhaguet est notamment soupçonné d’avoir couvert l’entraîneur Gilles Beyer, accusé de viol trente ans après les faits par l'ancienne championne de patinage artistique Sarah Abitbol alors qu'elle était adolescente, mais déjà soupçonné d'attitudes peu appropriées à l'époque.

Roxana Maracineanu demande sa démission

Suspendu de ses fonctions de conseiller technique sportif par le ministère, en 2001, à la suite d’un signalement sur des agressions sexuelles présumées, Gilles Beyer a pourtant occupé un poste au bureau exécutif jusqu'en 2018. Pour qu'il puisse s’expliquer quant à ce maintien de poste, le puissant patron de 66 ans a alors été convoqué ce lundi 3 février par la ministre des Sports Roxana Maracinenau qui estime qu’«il est tout à fait improbable que la fédération n'ait pas eu connaissance des mesures prises à son encontre».

A l’issue de cet entretien, la ministre des Sports Roxana Maracineanu a exigé la démission de Didier Gailhaguet, qui «au regard des révélations et des témoignages (…), ne peut se dédouaner de sa responsabilité morale et personnelle». Roxana Maracineanu a également lancé le processus de retrait de la délégation de l'Etat à la FFSG, une mesure qu’elle qualifiait elle-même «d’arme atomique» et qui l’empêcherait d’organiser des compétitions nationales si elle n’obtempère pas.

une enquête ouverte

De son côté, Didier Gailhaguet n’entend pas se laisser faire. «Elle ne m'a pas écouté et surtout elle ne m'a pas entendu», a-t-il déploré, promettant de faire des révélations, ce mercredi 5 février, lors d'une conférence de presse. «J'ai commis des erreurs, pas des fautes», s'est-il défendu.

Et ce n’est pas la première fois que Didier Gailhaguet est sous pression. Pour rappel, il avait été éclaboussé par une affaire de tricherie aux JO de Salt Lake City en 2002, et avait été interdit de toute fonction dans le patinage international pendant trois ans. Il avait également dû démissionner en 2004 de la présidence de la FFSG, après un rapport de la Cour des comptes dénonçant des dérives de gestion, mais il avait retrouvé la tête de la fédération en 2007.

Après les accusations de Sarah Abitbol contre son ex-entraîneur Gilles Beye, le parquet de Paris a décidé, ce mardi 4 février, d’ouvrir une enquête pour viols et agressions sexuelles sur mineurs.

Pour rappel, l'affaire est née de la publication de «Un si long silence» (Editions Plon), un livre témoignage dans lequel celle qui a été dix fois championne de France de patinage artistique en couple, multimédaillée européenne et mondiale en couple, y dénonce des faits qui se seraient produits entre 1990 à 1992, une période en principe couverte par la prescription, alors qu'elle était âgée de 15 à 17 ans.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités