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Violences sexuelles dans le patinage : Didier Gailhaguet répond aux accusations

Il a livré sa version. Soupçonné d’avoir couvert les agissements de l'ancien entraîneur Gilles Beyer, accusé de viols par plusieurs patineuses, dont la multiple championne de patinage artistique Sarah Abitbol, le président de la Fédération française des sports de glace (FFSG), Didier Gailhaguet, s’est défendu ce mercredi 5 février lors d’une conférence de presse.

Deux jours après avoir été reçu par la ministre des sports, Roxana Maracineanu, qui a exigé sa démission, le dirigeant a tenu à s’exprimer publiquement «pour rétablir une stricte vérité», estimant ne pas avoir été entendu par la ministre «drapée dans des certitudes et aussi une médiatisation en folie et parfois inexacte».

«Je n'avais jamais entendu parler des viols de Sarah Abitbol et Hélène Godard», qui dit également avoir été violée par son ancien entraîneur entre ses 14 et 15 ans, a lancé Didier Gailhaguet, à la tête de la Fédération depuis vingt ans. «Il m'est demandé de démissionner pour des faits qui remontent à 30 ans, où j'étais absent de la FFSG, des faits que je connais depuis une semaine et demi.», a-t-il ajouté. «Ces faits je les ai découverts pour 90% d'entre eux par la presse et par un livre, ils sont affreux, inadmissibles», a-t-il poursuivi avant d'affirmer : «Je n'ai absolument pas protégé Gilles Beyer».

 Une ministre «moralisatrice»

«Depuis quand dans ce pays a-t-on supprimé la présomption d'innocence ? La Fédération est accusée sur la base de médias pour le moins déchaînés, d'une ministre moralisatrice et selon les opportunistes de circonstance qu'on n'a pas vus dans les patinoires pour certains près de 10 ans, avec certaines pensées électoralistes», a-t-il lancé. «Il n'y a pas eu un seul cas pendant ma présidence qui ne soit traité. (...) Il y a eu une première enquête administrative de l'inspection générale sur Monsieur Beyer, faite par le ministère des Sports. C'est moi qui l'ai demandée à Madame Buffet et un membre de son cabinet.».

les «dysfonctionnements» du ministère Buffet

«J'ai appris ensuite qu'il y a eu une enquête de police sur Monsieur Beyer. Cette deuxième enquête a conclu à blanchir des faits Monsieur Beyer. Le parquet n'a donc pas poursuivi. Pourquoi j'irais à l'encontre d'une enquête que j'ai moi-même demandée ? Ce serait complètement débile.», a-t-il encore déclaré, avant d’évoquer les «dysfonctionnements» du ministère Buffet.

«La ministre des Sports de l'époque (Marie-Georges Buffet) a renvoyé Monsieur Beyer à l'Education nationale. (...) Lors d'un stage au POPB (Bercy), j'ai constaté que Monsieur Beyer encadrait des mineurs. Je l'ai reçu en entretien, je lui ai fait part de l'impossibilité d'encadrer des mineurs, il m'a affirmé que le ministère des Sports lui avait rendu sa carte professionnelle, que je cesse de l'importuner, ce qui s'est avéré exact. Et pour couronner les dysfonctionnements du ministère, Monsieur Beyer, et son club, a continué à organiser des stages sans discontinuer, avec des mineurs et la bénédiction des services de l'Etat. Je vous laisse juger. Avouez que ça ne manque pas de sel. J'ai fait bien davantage que mon travail, avec mon inexpérience de l'époque et les volte face de l'Etat. Une fédération sportive ce n'est pas la justice, la police et encore moins le ministère des sports. Je rappelle que Monsieur Beyer a été blanchi par la police, il n'a pas de casier judiciaire».

démission demandée : «je veux rétablir la vérité»

Enfin, Didier Gailhaguet a déclaré que «pour être démissionnaire, il faudrait que j'aie commis une faute or j'estime ne pas en avoir commis», affirmant qu'il attendra les «résultats de cette inspection (demandée par Roxana Maracineanu, ndlr) avant de prendre une décision sur cette démission demandée».

«C'est comme si on demandait à Madame la ministre de démissionner dans son propre club de natation à Clamart où il fut trouvé un pervers sexuel. A-t-elle d'ailleurs diligenté une enquête ? (...) Je veux rétablir la vérité en ce qui nous concerne. Je suis là pour accompagner cette inspection et je demande qu'on apporte la preuve de tout ce que je lis dans les médias. (...) Si les conclusions sont indignes de mon mandat je prendrai les décisions nécessaires».

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