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Tout savoir sur le procès Fillon

François Fillon est accusé d'avoir employé et rémunéré sa femme Penelope de manière fictive.[ERIC FEFERBERG / AFP]

«Pour Fillon, Penelope est un bon filon» : il y a trois ans, ces quelques mots faisaient la une du Canard enchainé et entraînaient la chute de François Fillon, alors candidat à l'élection présidentielle, soupçonné d'avoir employé sa femme, Penelope, de manière fictive.

Le procès du «Penelopegate» doit s'ouvrir lundi 24 février et se poursuivre jusqu'au 11 mars. Retour sur l'affaire, les protagonistes et ce qu'ils encourent.

Les protagonistes :

François fILLON :

L'ancien Premier ministre est jugé pour «détournement de fonds publics», «recel de détournements de fonds publics» et «abus de biens sociaux». Il est notamment jugé pour l'emploi et la rémunération de sa femme en tant qu'assistante parlementaire, pour des contrats de 1998 à 2002, 2002 à 2007 puis 2012-2013.

A ce titre, Pénélope Fillon aurait perçu 1,054 million d'euros pour des prestations jugées «fictives» ou «surévaluées».

Au printemps 2012, François Fillon a également sollicité Marc Ladreit de Lacharrière, patron de la société Fimalac, pour qu'il emploie son épouse. Le milliardaire avait embauché Mme Fillon comme conseillère littéraire au sein de La Revue des deux mondes. Aucune trace officielle de cette activité n'a été retrouvée.

François Fillon est également soupçonné d'avoir «accaparé» les fonds disponibles de son crédit collaborateur en employant successivement, de 2005 à 2007, ses deux enfants, Marie et Charles, comme assistants parlementaires alors qu'il était sénateur de la Sarthe.

Pour les magistrats, se pose là aussi la question de «la réalité» de leur travail, puisque Marie Fillon cumulait cet emploi avec un stage à plein temps dans un cabinet d'avocats et que son frère rédigeait un mémoire de DEA. Les salaires perçus, évalués à 117.400 euros, étaient reversés en grande partie à François Fillon.

Enfin, François Fillon est aussi jugé pour avoir omis de déclarer à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) un prêt de 50.000 euros accordé par Marc Ladreit de Lacharrière en mai 2012.

Ce prêt, destiné à financer des travaux de rénovation de sa maison, avait été remboursé après le déclenchement de l'affaire.

Penelope Fillon :

Jugée pour «complicité et recel de détournement de fonds publics» et «recel d'abus de biens sociaux», Penelope Fillon est évidemment au coeur de cette affaire.

Malgré les contrats d'assistante parlementaire établis à son nom, elle n'a jamais disposé de bureau à l'Assemblée, de badge d'accès ou même d'une adresse mail.

Dans une interview donnée en 2007 au journal britannique The Telegraph, elle avait d'ailleurs affirmé n'avoir «jamais» été l'assistante de son mari «ou quoi que ce soit de ce genre».

En ce qui concerne son poste de conseillère littéraire à La Revue des deux mondes, seules deux notes de lecture signées de sa main ont été publiées à l'automne 2012.

Marc Joulaud

Actuellement maire de Sablé-sur-Sarthe, Marc Joulaud était le suppléant de François Fillon à l'Assemblée nationale entre 2002 et 2012. Dans cette affaire, il est jugé pour «détournement de fonds publics».

Il est accusé d'avoir lui aussi employé Penelope Fillon de manière fictive, comme assistante parlementaire.

Elle percevait alors un salaire supérieur à celui de Marc Joulaud lui-même.  

lEUR stratégie de défense :

Tous soutiennent que Penelope Fillon a bel et bien occupé le poste d'assistante parlementaire, d'abord sous le mandat de François Fillon, puis sous celui de Marc Joulaud. Selon eux, elle gérait l'agenda local ainsi que le courrier parlementaire et rédigeait des mémos.

Ils affirment que cette collaboration était essentiellement «orale» et les notes manuscrites détruites au fur et à mesure. Des documents ont été versés à l'instruction afin de prouver cette activité d'assistante parlementaire et des proches du couple ont été sollicités pour témoigner en ce sens.

Ce qu'ils encourent :

Dans cette affaire, les trois prévenus encourent une peine semblable de dix ans d'emprisonnement accompagnés de périodes d'inéligibilité.

De lourdes amendes sont également en jeu, l'Assemblée nationale, partie civile dans ce dossier, réclame notamment 1.081.219, 51 euros de dommages et intérêts.

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