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Victime d'une cyberattaque, le groupe de lingerie Lise Charmel placé en redressement judiciaire

Les 1.150 collaborateurs du groupe au niveau mondial ont été bloqués par cette attaque ciblée. Les 1.150 collaborateurs du groupe au niveau mondial ont été bloqués par cette attaque ciblée. [ALAIN JOCARD / AFP]

Le groupe lyonnais de lingerie haut de gamme Lise Charmel a été placé en redressement judiciaire «par protection» après une cyberattaque massive, début novembre, dont l'entreprise ne s'est vraiment sortie qu'en janvier.

«Nous nous sommes retrouvés le 8 novembre au matin avec tous nos fichiers, toutes nos données, tous nos postes cryptés en France et à l'étranger. On a été en état de choc pendant plusieurs semaines. C'était terriblement violent», reconnaît le directeur général Olivier Piquet.

Un logiciel informatique malveillant («ransomware») «avait pris en otage toutes nos données en échange d'une clé permettant de les déchiffrer», explique le patron de l'entreprise, en confirmant cette mésaventure révélée par le site d'information Salade lyonnaise.

Les 1.150 collaborateurs du groupe au niveau mondial - 400 dans la région lyonnaise - «étaient tous bloqués par cette attaque ciblée». Objectif des «ransomwares»: extorquer à une entreprise paralysée une grosse somme d'argent, généralement à payer en monnaie virtuelle pour éviter toute trace.

un manque à gagner qui monte sans doute à plusieurs millions d'euros

«On veut rester discrets mais notre parti pris a été de ne pas payer la rançon et de reconstruire», indique le dirigeant. «C'est pourquoi nous avons sollicité le tribunal de commerce».

La mise en redressement judiciaire de toutes les entités françaises du groupe, le 27 février, est avant tout technique: «c'est pour nous mettre à l'abri, nous protéger de toute pression financière alors que nous voulons rattraper notre retard de production et de livraison, aller de l'avant et travailler dans la sérénité».

«Tous nos partenaires, producteurs et clients, qui ont formé une super chaîne de solidarité, sont au courant et nous soutiennent», se félicite-t-il. Car ces mois d'arrêt forcé, le temps de redéployer tous les systèmes, ont été difficiles avec «un manque à gagner encore à préciser mais qui se monte sans doute à plusieurs millions d'euros».

Le groupe ne décèle par ailleurs «aucun impact» sur son activité du coronavirus. «On en est à ce stade sur le rattrapage de notre retard», relève M. Piquet. Présent dans une quarantaine de pays en Europe et en Amérique du Nord, le groupe Lise Charmel a réalisé en 2018 un chiffre d'affaires cumulé de près de 60 millions d'euros. Son activité dépend à 50% de l'export avec cinq marques (Lise Charmel, Epure, Eprise, Antigel, Antinéa) et plusieurs dizaines de magasins à l'étranger.

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