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Au procès Fillon, les témoignages surprise de la défense

Le travail, fictif ou pas, de Penelope Fillon est scruté à la loupe lors de ce procès. Le travail, fictif ou pas, de Penelope Fillon est scruté à la loupe lors de ce procès. [Benoit PEYRUCQ / AFP]

Les avocats de François et Penelope Fillon ont dégainé jeudi des témoignages écrits visant à démontrer la réalité du travail d'assistante parlementaire de Pénélope Fillon.

Les avocats du couple ont souhaité verser aux débats des témoignages récents, qui ne figurent pas au dossier.«La plupart sont des personnes qui, à l'approche du procès, se sont proposées», assure l'ancien Premier ministre. 

Ces témoignages sont distincts des dizaines de pièces de la défense balayées par les enquêteurs, dont l'évocation lundi dernier s'était révélée plutôt douloureuse pour les Fillon. 

La défense considère que ces témoignages apportent la preuve d'un travail tangible de Penelope Fillon comme assistante parlementaire, dans trois domaines : ses activités de représentation du député Fillon, sa gestion du courrier et la réception des administrés dans leur manoir.

Les témoignages concernant le travail de Penelope Fillon peinent à convaincre

Ainsi tel commerçant assure avoir «toujours eu affaire à Penelope Fillon pour solliciter François Fillon», tel élu atteste l'avoir «fréquemment» vue, seule ou avec son mari, à des manifestations ou des banquets... 

Au détour des témoignages, qui émanent aussi bien de l'ancien maire de Sablé-sur-Sarthe que du «PDG de la Société Moules et Outillages», l'on apprend aussi que «Penelope Fillon s'est personnellement déplacée au sein de la SARL "Le fournil"» pour traiter la demande d'un administré ou qu'elle a géré une requête concernant une maison de retraite.

Après chaque lecture, Joris Monin de Flaugergues, autre avocat de François Fillon, demande à Penelope Fillon si les faits relatés correspondent bien à son rôle. La Galloise acquiesce: «Oui, oui», «sa vision est exacte»... 

Certains de ces témoignages interpellent la présidente : ainsi ces agriculteurs qui expliquent que Penelope Fillon «organisait l'agenda» de son mari, alors que personne n'était au courant de son statut de collaboratrice parlementaire puisque les Fillon avaient décidé de ne pas le mettre en avant.

«Comment pouvaient-ils savoir ça ?, demande la présidente

- Dans le canton, les gens savaient que j'intervenais», assure Penelope Fillon.

«Il y a une confusion entre la vie sociale, la vie politique de François Fillon et la vie professionnelle»

Inlassablement, les débats achoppent sur la question centrale du procès : ces activités méritaient-elles une rémunération dans le cadre d'un contrat d'assistant parlementaire ?

La réponse ne va pas de soi, d'autant que tout se mélange: les invitations en tant qu'«épouse de», l'aide au Fillon, ministre, ou le transfert du courrier du député... Sans compter que Penelope Fillon explique avoir poursuivi ces activités «discrètes» et «immatérielles» lorsqu'elle n'était pas sous contrat d'assistante parlementaire.

Chacun campe donc sur ses positions. L'accusation considére que les activités de Penelope Fillon relèvent du «rôle social» d'un conjoint de parlementaire et donc qu'elle a été rémunérée pour des prestations «fictives ou surévaluées». La défense pense que cette notion de «rôle social» est un non-sens sexiste. 

«Il y a une confusion entre la vie sociale, la vie politique de François Fillon et la vie professionnelle» alléguée, résume le procureur Bruno Nataf. En politique, «c'est impossible de séparer la vie privée de la vie publique», rétorque François Fillon.

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