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Coronavirus: «au tout début de l'épidémie», la France sur le pied de guerre

Le président Emmanuel Macron au centre d'appel des urgences de l'hôpital Necker le  [Ludovic Marin / POOL/AFP] Le président Emmanuel Macron au centre d'appel des urgences de l'hôpital Necker le [Ludovic Marin / POOL/AFP]

«Anticipation et adaptation»: les autorités françaises se préparent à faire face à l'augmentation des cas de coronavirus en espérant contenir une épidémie «la plus courte et la plus petite possible» qui n'en est qu'à ses débuts.

«Nous sommes au tout début de cette épidémie» a insisté Emmanuel Macron qui s'est rendu mardi matin au centre d'appel (15) du Samu de l’hôpital parisien Necker-Enfants malades, qui reçoit environ 6.000 appels par jour, le double qu'en temps normal: «cette première ligne tient le coup», a-t-il salué.

«Nous avons anticipé, nous sous sommes préparés», a martelé le chef de l'Etat qui a rappelé que «85% des cas sont de formes bénignes». Mais il a reconnu que «nous ne sommes plus vraiment dans la phase 2» de l'état d'alerte, compte tenu des aménagements pris dans les zones les plus touchées par le virus.

La mission du 15 est de faire le tri entre les urgences «normales» et celles relatives au coronavirus: c'est le cas à Mulhouse, foyer majeur de l'infection en France depuis un vaste rassemblement évangélique fin février.

L'hôpital Emile Muller reçoit depuis 500 à 600 appels par jour et s'attend à devoir en gérer jusqu'à 1.400: "C'est un énorme défi (...) On est sur le pied de guerre (...) Toutes nos équipes sont sur le front" explique Corinne Krencker, la directrice du Groupe Hospitalier de la Région de Mulhouse et Sud-Alsace (GHRMSA) qui a activé le "plan blanc" dans cet établissement où sont hospitalisés près de 80 malades en raison de l'épidémie.

Précautions à l'Elysée

Les deux niveaux d'alerte dans les hôpitaux français [Alain BOMMENEL / AFP]
Photo ci-dessus Les deux niveaux d'alerte dans les hôpitaux français [Alain BOMMENEL / AFP]

Le dernier bilan officiel lundi soir rapportait 1.412 cas confirmés et 25 décès au moins, pour la plupart des personnes âgées et vulnérables. Le site officiel Santé Publique France en a annoncé 30, une différence qui s'explique par le décalage dans la transmission des données par les agences régionales de santé, selon les autorités.

Par précaution, l'Elysée a nettement renforcé les mesures de protection autour du Président et de ses collaborateurs, en limitant visites et réunions. Son directeur de cabinet Patrick Strzoda, l'un de ses plus proches collaborateurs, a été prié de télétravailler chez lui mardi car il a été au contact d'un cas positif la semaine dernière.

Le ministre de la Culture Franck Riester, testé positif, a été confiné à son domicile. «Je vais bien», affirme-t-il mardi sur Facebook. Il avait côtoyé la semaine dernière deux des cinq députés malades.

La hantise des autorités est d'éviter une situation d'engorgement à l'italienne, où les hôpitaux débordés contraignent les médecins à des choix douloureux entre les malades, selon leur âge.

Porte d'entrée du centre d'appel d'urgences de l'hôpital Necker à Paris, le 10 mars 2020 [Ludovic Marin / POOL/AFP]
Photo ci-dessus Porte d'entrée du centre d'appel d'urgences de l'hôpital Necker à Paris, le 10 mars 2020 [Ludovic Marin / POOL/AFP]

«Nous anticipons, nous adaptons, nous regardons ce qui se passe à l'étranger, nous consultons énormément les experts», a garanti le ministre de la Santé Olivier Véran sur Franceinfo.

Quelque 150 hôpitaux se tiennent prêts à activer leur «plan blanc» pour être en mesure d'«accueillir de A à Z des patients atteints du coronavirus, y compris en réanimation», avait déjà assuré lundi soir Olivier Véran. «Les urgences n'ont jamais lâché et les réanimations et les services de soins intensifs, je les surveille: ce sont des services que nous préparons».

Visioconférence

Une des écoles fermées en Corse pour deux semaines à cause du coronavirus, le 9 mars 2020 à Ajaccio  [Angele RICCIARDI / AFP]
Photo ci-dessus Une des écoles fermées en Corse pour deux semaines à cause du coronavirus, le 9 mars 2020 à Ajaccio [Angele RICCIARDI / AFP]

Face à la propagation de l'épidémie en Europe, où les 27 pays membres de l'UE sont touchés, les dirigeants européens doivent se concerter par visioconférence. Lundi, Emmanuel Macron avait souhaité «plus de coordination européenne et internationale».

Pour freiner au maximum la propagation du virus, outre la fermetures des écoles dans les régions les plus touchées, tous les rassemblements de plus de 1.000 personnes sont interdits en France, en plein air comme en milieu clos ce qui affecte notamment les événements sportifs et culturels. Cette interdiction court jusqu'au 15 avril, selon l'arrêté paru mardi au Journal officiel.

«La différence avec l'Italie, c'est que nous n'empêchons pas la vie sociale, économique, démocratique, lorsqu'elle est possible, de continuer» en France, a mis en avant le ministre de la Santé, expliquant que «si on ferme tout, si on dit aux gens de plus aller travailler alors vous paralysez aussi les hôpitaux et la médecine de ville».

A l'approche des municipales, que le gouvernement exclut de reporter, plusieurs personnalités exhortent les Français à ne pas bouder les isoloirs, «pas plus dangereux» que le supermarché fait valoir Olivier Véran. «Venez voter avec des gants, avec des bonnets, avec des masques, mais venez voter!», a lancé le député de l'Oise (LR) Eric Woerth.

Le ministère de l'Intérieur s'emploie à faciliter la délivrance de procurations pour les personnes vulnérables ou confinées, en particulier dans les Ehpad: elles peuvent déjà demander à un officier de police de se déplacer pour recueillir leurs demandes de procurations.

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