En direct
A suivre

La perte de l'odorat liée au coronavirus est-elle irréversible ?

L'anosmie, soit la perte de l'odorat, est très présente chez les malades du Covid-19. [Photo d'illustration / CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA VIA AFP].

Il est désormais établi que le Covid-19, la maladie causée par le coronavirus SARS-CoV-2, est source de fièvre, toux, essoufflement ou même de détresse respiratoire.

Mais un autre symptome, l'anosmie, c'est-à-dire une perte de l'odorat, est également très observé. D'où cette question : S'agit-il là d'un phénomène irréversible ?

Pour en avoir le coeur net, et surtout afin tenter de mieux comprendre les mécanismes de cette anomalie, 33 médecins ORL et chercheurs issus de 12 hôpitaux européens ont récemment mené une vaste étude dont les résultats ont été rendus publics le mercredi 1er avril.

Réalisée sur 417 patients présentant une forme non-sévère d'infection à Covid-19 (infection prouvée par un test PCR), elle a impliqué 263 femmes (63 %) et 154 hommes (37 %).

Premier enseignement : la perte de l'odorat, mais aussi du goût, a été observée à des degrés divers chez près de 90 % des patients.

Ainsi, «86 % des patients infectés ont présenté des troubles partiels ou complets de l'odorat (anosmie) et 88 % des troubles partiels ou complets du goût (dysgueusie)», soulignent les scientifiques.

Près de la moitié récupère l'odorat sous 15 jours

D'après eux, 44 % des patients ont récupéré leur odorat dans un délai de quinze jours, alors que les 56 % restants ne l'avaient toujours pas récupéré et étaient donc toujours anosmisques.

Bien que la proportion de ceux qui l'ont récupéré soit moindre, elle équivaut tout de même à près de la moitié du panel, ce qui suggère que l'anosmie, dans le cadre du Covid-19, serait bien réversible à plus ou moins long-terme. 

Selon les estimations des chercheurs, les patients restants pourraient par conséquent retrouver le goût et l'odorat au plus tard douze mois après l'apparition des premiers symptômes. Leur évaluation devra néanmoins être confirmée à l'épreuve des faits.

Lors de son point presse quotidien sur la situation en France, Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé, avait lui aussi déjà indiqué que les otorhinolaryngologistes (ORL) du pays avaient observé «une recrudescence des cas d'anosmie».

Isolement et pas d'automédication sans avis spécialisé

Le professeur Salomon avait alors expliqué qu'en cas d'anosmie, «il faut appeler son médecin traitant et éviter toute automédication sans avis spécialisé».

«Il y a un lien évident» entre la perte de l'odorat et le virus, avait également approuvé le lendemain Jean-Michel Klein, président du Conseil national professionnel des ORL, qui exerce à Paris.

«Tous les Covid-positifs ne sont pas des anosmiques, mais tous les anosmiques isolés sans cause locale, sans inflammation, sont Covid-positifs», avait précisé le spécialiste à l'AFP.

«Les personnes qui ressentent une anosmie doivent se confiner par précaution, et porter un masque, même au niveau familial», avait-il insisté. 

Et attention, car contrairement à ce qui se fait dans le cas d'une anosmie classique, le médecin recommande enfin de ne pas administrer de corticothérapie, «qui baisserait les défenses immunitaires», ou un lavage de nez qui risquerait «d'envoyer le virus de la muqueuse nasale dans les poumons».

Dans tous les cas se conformer, donc, à l'avis des médecins.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités