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Ecoles, transports, travail... : ce qu'il faut savoir sur le déconfinement

Accompagné par plusieurs membres du gouvernement concernés par le déconfinement, le Premier ministre Edouard Philippe a fait un point ce jeudi 7 mai à Matignon sur «l’étape du 11», date du début de déconfinement.

«Le levée du confinement peut être engagée ce lundi 11 mai», a annoncé en ouverture de conférence le Premier ministre. Il a annoncé un «processus très progressif, au minimum sur plusieurs semaines» pour le déconfinement de la France. Si l’ensemble du territoire métropolitain peut entamer la reprise, «certains départements ont des résultats moins bons que ceux espérés» dans la lutte contre le coronavirus.

Concernant ceux qui «se maintiennent en vert au bout de 3 semaines» des nouvelles étapes seront envisagés au début du mois de juin, notamment sur l’ouverture des lycées, cafés et restaurants. Pour les départements en rouge, le déconfinement est possible avec certaines restrictions mais il n’y aura pas d’ouverture des collèges et des parcs.

Elisabeth Borne (Transition écologique), Olivier Véran (Santé), Christophe Castaner (Intérieur), Bruno Le Maire (Economie), Muriel Pénicaud (Travail) et Jean-Michel Blanquer (Education) se sont succédé pour prendre la parole. Voici les réponses apportées par le gouvernement sur les points les plus attendus.  

Les personnes vulnérables : «Pas de confinement obligatoire»

Il n’y aura pas de mesures de confinement spécifiques pour les personnes dites plus vulnérables face au nouveau coronavirus. Cependant, le Premier ministre a appelé «toutes les personnes qui se savent vulnérables, pour «leur sécurité et celles des autres», à continuer de «façon volontaire à respecter les règles de prudence très strictes vécues les deux derniers mois». «Il vous revient d’être prudent lorsque vous sortez ou recevez chez vous de la famille», a ajouté Edouard Philippe.

Reprise des transports publics : «Des règles très strictes»

Définis comme «essentiels» par le pensionnaire de Matignon, les transports publics seront soumis à des règles très strictes, «au moins pour les trois premières semaines». Si le gouvernement constate un relâchement, il ne s’interdit pas de durcir les restrictions.

Elisabeth Borne a annoncé «une augmentation de l’offre le plus vite possible en respectant les distances physiques». Ainsi, les métros, bus, RER et TER fonctionneront à 50% de leur capacité habituelle le 11 mai avec l’objectif d’un retour à la normale pour le début du mois de juin. En Île-de-France, la RATP augmentera son offre à 75% de ses capacités. La fréquentation globale reste toutefois limitée à 15%.

Seules les personnes munies d’une attestation de leur employeur ou justifiant de motifs impérieux pourront emprunter les transports en commun en heure de pointe. Les forces de l’ordre aideront dans le but de réguler le trafic dans les gares et stations. Le covoiturage et les solutions alternatives sont encouragées par le ministère des Transports.

Les déplacement interrégionaux resteront «fortement limités en première période de déconfinement», a déclaré la ministre. Entre 20 et 30% des TGV et les Intercités seront en fonction le 11 mai et 40% sont visés d’ici la fin du mois de mai. L’occupation dans les trains sera plafonnée à 50%.

Tous les passagers de plus de 11 ans, ainsi que le personnel devra porter un masques grand public sous peine de recevoir une amende de 135 euros. Des masques seront mis à disposition pour les usagers et les transports seront désinfectés une fois par jour.

Santé : «La France est prête pour tester massivement»

Alors que la France avait porté à 10.500 lits le nombre de places en réanimation, le but est de revenir au service habituel de 5.000 même si «les tensions sur les capacités en réanimation restent fortes dans certaines régions», a affirmé Olivier Véran, ministre de la Santé.

En cas de symptômes, il faudra prévenir son médecin qui posera des questions et «proposera si nécessaire un test». En cas de résultat positif, une enquête sera menée pour retrouver les personnes qui auraient pu être en contact avec la personne contaminée. Un isolement de «8 à 10 jours» sera imposé. Dans ce cas, les masques achetés en pharmacie seront remboursés.

Les personnes ayant été en contact seront contactées par l’Assurance maladie. Elle devra également restée confinée pendant 7 jours. En cas de non-possibilité de télétravail, elle sera placé en arrêt de travail. Après une semaine d’isolement, elle sera testée mais même en cas de test négatif, elle devra rester 7 jours de plus en isolement.

Les ehpad : une prime pour le personnel

Il n’y aura pas d’assouplissement supplémentaire dès le 11 mai, a annoncé le ministre de la Santé. «Les visites peuvent se poursuivre sous les mêmes conditions», a-t-il ajouté. Olivier Véran a annoncé le déblocage de 475 millions d’euros de crédits supplémentaires. «Tous les personnels auront une prime pour valoriser leur engagement», a-t-il déclaré. Cette prime défiscalisée sera de 1.500 euros pour ceux qui travaillent dans les 33 départements où l’épidémie a été forte et de 1.000 euros ailleurs. Elle sera également attribuée pour le personnel des établissements qui accueillent des personnes en situations d’handicap.

Ecoles maternelles et élémentaires : «lutter contre le décrochage scolaire»

Un protocole sanitaire très strict a été envoyé au personnel enseignant en fin de semaine dernière. Jean-Michel Blanquer a déclaré que les établissements scolaires ne pourront «pas accueillir maintenant tous les élèves». La priorité va aux élèves de grande section, de CP et de CM2. Mais également ceux en situation d’handicap, aux enfants du personnel soignant et aux enfants identifiés comme «décrocheurs». Les parents seront, ou ont été, personnellement tenus au courant des modalités de reprise. Toutefois, les groupes ne dépasseront pas 15 élèves pour les élémentaires et 10 pour la maternelle.

Selon le ministre de l’Education, «80 à 85% des écoles» devraient rouvrir. Dans les départements verts, les collèges pourraient rouvrir à partir du 18 mai.

Rassemblements et lieux culturels : «possible de sortir sans attestation»

Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a confirmé qu’il sera possible de sortir à 100 km à vol d’oiseau de son domicile. Une nouvelle attestation sera disponible pour ceux qui se déplacent au-delà et elle sera contrôlée dans les gares ou aérogares.

Le 11 mai marquera la «reprise de la vie sociale», a annoncé le pensionnaire de la place Beauvau. Les lieux culturels de proximité (bibliothèques, médiathèques) pourront rouvrir avec l’accord des préfets. Concernant le sport, seules les pratiques individuelles en extérieur sont autorisées pour le moment.

Les rassemblements sont limités à 10 personnes et nouveau seuil pourra être examiné le 12 juin. «D’ici septembre, aucun regroupement de plus de 5.000 personnes» n’est autorisé. Quant aux plages, elles restent fermées sauf si le maire fait une demande auprès du préfet. Cela concerne également les lacs et les centres nautiques. La municipalité devra au moins garantir la distanciation physique des usagers.

Les lieux de cultes pourront reprendre du service d’ici la fin du mois et les frontières restent pour le moment fermées. «Un assouplissement progressif aura lieu en temps voulu et sera décidé avec l’ensemble des Etats concernés», a affirmé le ministre de l’Intérieur. Des mesures de mise en quarantaine seront établies pour les personnes entrant sur le territoire, Français comme étrangers.

Retour dans les entreprises : Suppression des charges patronales en mars, avril et mai

«Le 11 mai, tous les commerces fermés depuis le mois de mars rouvriront, sauf les bars, cafés et les restaurants», a déclaré Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances. En tout, 400.000 entreprises vont retrouver de l’activité. Parmi elles, les salons de coiffure, les commerces d’habillement, les fleuristes et les libraires, a annoncé le ministre.

Partout en France, sauf en Île-de-France, les centres commerciaux de plus de 40.000 m2 vont pouvoir ouvrir leurs portes avec l’accord du préfet. Le pensionnaire de Bercy a ajouté que l’Etat serait aux côtés des entrepreneurs, petits et grands.

Le fond de solidarité est maintenu jusqu’à la fin du mois de mai pour les bénéficiaires. Les charges sociales patronales de mars, avril, et mai seront supprimées pour les entreprises qui ont été contraintes à la fermeture.

La ministre du Travail Murielle Pénicaud a également annoncé la mise à disposition de guides pour les métiers et les différents secteurs de l’activité. Dès la semaine prochaine, des centres de formation rouvriront progressivement.

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