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«Ecologie démocratie solidarité», le groupe En Marche menacé d'éclatement à l'Assemblée nationale

Maintes fois évoqué à demi-mot, le projet pourrait se concrétiser au plus tard à la fin du mois de mai. [Photo d'illustration / THOMAS SAMSON / AFP].

Des députés La République en Marche (LREM), groupe majoritaire à l'Assemblée nationale, seraient en passe d'effectuer dans les prochains jours une scission et créer ainsi un neuvième groupe parlementaire. Baptisé «Écologie, démocratie, solidarité», cette nouvelle formation pourrait priver le parti présidentiel de la majorité absolue au Palais-Bourbon.

Ce ne serait plus qu'une question de jours. L'information, dévoilée vendredi 8 mai par Les Echos, n'est certes pas encore officielle, mais les confidences d'élus dissidents allant dans ce sens n'ont depuis cessé de s'accumuler.

D'ailleurs, comme le souligne Le Monde, si les rumeurs autour de ce scénario tant redouté par la majorité ne sont certes pas anciennes, il serait cette fois bien sur le point de se concrétiser après des semaines de tergiversations.

La mi-mai évoquée

Emmené par plusieurs députés dits de «l'aide gauche» de LREM, le groupe «Écologie, démocratie, solidarité» pourrait compter jusqu'à 58 membres venant d’horizons divers.

Des élus qui tous se disent animés par le désir de «répondre à l’urgence écologique, moderniser la démocratie, réduire les inégalités sociales et territoriales», suivant la profession de foi de la formation, déjà écrite.

«On est déjà une vingtaine de députés à vouloir franchir le pas. C’était prévu pour après les municipales mais le coronavirus est passé par là. Quelques-uns doutent depuis, mais d’autres sont encore plus déterminés à prendre leur liberté quand ils voient comment le Parlement est traité. Ce que je peux vous garantir, c’est que ce groupe verra le jour, probablement vers la mi-mai, ou la fin mai», explique même un député LREM sur le départ, sous couvert de l'anonymat, à L'Humanité

Le président du groupe LREM à l’Assemblée nationale, Gilles Le Gendre, a ainsi beau avoir mis en garde ses troupes, vendredi 8 mai, contre la formation d’un neuvième groupe de députés qui priverait le parti d'Emmanuel Macron de sa majorité absolue à l'Assemblée, rien ne semblerait plus pouvoir arrêter ce projet.

Dans un message envoyé le même jour aux élus de son camp et consulté par Reuters, le député de Paris voit même dans le possible départ de ses ouailles «une double rupture».

Une double rupture «redoutée»

D'une part, «avec le Président de la République, sans qui nous n’aurions probablement pas été élus», et, d'autre part, «avec les électeurs qui nous ont choisis pour former la majorité qui soutient son action», aurait-il expliqué.

Gilles Le Gendre exhorte néanmoins son groupe «à la plus grande prudence», dans la mesure où «aucune annonce officielle en ce sens n'a été faite».

Reste que La République en Marche, forte de 314 députés en 2017, a déjà enregistré 18 départs depuis l'élection d'Emmanuel Macron.

Une telle scission, si elle venait effectivement à se concrétiser, constituerait un tournant décisif dans l'histoire du parti présidentiel puisqu'elle pourrait le faire tomber sous la barre symbolique des 289 membres, synonyme de majorité absolue lui permettant de voter seul les lois.

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