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Messages racistes de policiers dans un groupe Facebook : le parquet de Paris ouvre une enquête

Alors que les voix des peuples de plusieurs pays du monde, dont la France, se font entendre depuis quelques jours contre les violences policières que subissent les Noirs, des propos racistes exprimés dans un groupe privé sur Facebook font particulièrement tâche. Le Parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour «injure publique à caractère raciste» et «provocation publique à la haine raciale».

L'ouverture de cette enquête survient quelques heures après que le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a annoncé avoir saisi la justice. Les propos racistes mais aussi sexistes et homophobes, qualifiés d'«inacceptables» par l'entourage du ministre, portent «gravement atteinte à l’honneur de la police et de la gendarmerie nationales», avait-il souligné. 

C'est le site StreetPress qui a dévoilé de nombreuses captures d'écran de ce groupe baptisé «TN Rabiot Police Officiel » et réunissant plus de 8.000 participants, tous membres des forces de l'ordre ou proches du milieu policier.

Les montages, messages et commentaires postés sur le groupe ne laissent aucune place au doute. «Paris ? J'ai un doute qu'on soit encore en France», commente l'un des membres du groupe face aux images de la manifestation pour Adama Traoré le 2 juin à Paris. Des dizaines de messages sexistes à l'encontre de la chanteuse et comédienne Camélia Jordana, qui s'est récemment exprimée sur les violences policières, ont également fleuri sur le groupe, ainsi que des montages d'une violence rare sur la mort de Zyed et Bouna. 

Un groupe classé secret défense 

Pour intégrer ce groupe, il fallait montrer patte blanche... Selon StreetPress, les policiers ou gendarmes devaient préciser à quelle promotion ils appartenaient à l'école, mais également communiquer leurs numéros de matricules et rédiger quelques lignes en utilisant le jargon policier. 

Une affaire qui entâche sérieusement l'image de la police française, alors que 6 policiers de Rouen ont été renvoyés jeudi 4 juin en conseil de discipline à la suite d'une enquête après des messages racistes publiés sur une conversation WhatsApp privée. Il y a quelques heures, Médiapart diffusait les enregistrements particulièrement choquants des propos prononcés par ces policiers, dénoncés par l'un de leurs collègues, dans lesquels ils qualifiaient notamment les Noirs de «bougnoules» ou encore de «nègres». 

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