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Paris : Anne Hidalgo souhaite abaisser la vitesse à 30 km/h

La maire sortante de Paris Anne Hidalgo, favorite à sa succession aux municipales, envisage de diminuer la vitesse autorisée à 30 km/h, et à 50 km/h sur le périphérique, pour lutter contre la pollution.

Une mesure annoncée ce mardi 16 juin dans le cadre de la publication du «Manifeste pour Paris», une sorte de programme commun avec les Verts, issu de leur alliance aux municipales et en réponse à la crise du coronavirus.

Dans le but de «poursuivre la résilience de Paris face au Covid-19, avec l'écologie au cœur du projet», Anne Hidalgo entend ainsi faire passer l'ensemble de la ville en «zone 30 km/h», pointe ce manifeste publié par le think thank Terra Nova. Jusqu'à présent, seules certaines zones de la capitale avaient déjà adopté cette réduction de vitesse, surtout dans l'est.

Une vitesse moyenne de 14 km/h dans Paris

«La réduction de la vitesse est souvent le corollaire d'une meilleure fluidité», a plaidé Anne Hidalgo. Aujourd'hui, en moyenne, un véhicule roule à 14,1 km/h dans Paris, et à 38,9 km/h sur le périphérique, selon l'Observatoire des déplacements.

En cas de réélection de la socialiste, l'anneau de bitume ceinturant la capitale serait aussi limité à 50 km/h (après son abaissement à 70 km/h en 2014). Une réduction qui irait de paire avec la création d'une voie réservés aux transports partagés (bus, navettes, taxis, covoiturage) ainsi que d'une piste cyclable.

En parallèle, un «renforcement de la verbalisation» est au programme, avec l'installation «de nouveaux radars acoustiques» visant les véhicules et les deux roues trop bruyants.

L'association 40 millions d'automobilistes, par la voix de son délégué général Pierre Chasseray, dénonce «une mesure grotesque, destinée à séduire un microcosme vert parisien encore indécis à l'approche du second tour de l'élection municipale».

Des réflexions ont déjà été entamées pour transformer le périph' en «boulevard urbain» à partir de 2024. Dans cet état d'esprit, «100 000 arbres pourraient y être plantés» (sur 170 000 prévus dans la prochaine mandature) pour «créer une trame verte en lien avec la petite ceinture autour de Paris et absorber la pollution», a révélé Jean-Louis Missika, directeur de campagne d'Anne Hidalgo.

Cette lutte contre la pollution de l'air «est une nécessité absolue», a souligné David Belliard, ancien candidat écologiste et nouvel allié d'Anne Hidalgo. «Dans quelques jours, les émission de CO2 seront de retour à leur niveau d'avant la crise du coronavirus», a-t-il déploré.

Anne Hidalgo a d'ailleurs réaffirmé sa volonté d'interdire la circulation de «tous les véhicules diesel en 2024» et des «véhicules thermiques en 2030».

Les grands projets de construction «rediscutés»

Plus largement, le plan de bataille de la coalition PS-EELV s'appliquera aussi à l'urbanisme, sujet de discorde depuis de longs mois. Les grands projets de construction «vont être rediscutés, avec les citoyens, pour pérenniser ou augmenter la part des espaces verts», a martelé David Belliard. L'un des plus emblématiques, la ZAC Bercy-Charenton, fera même l'objet «d'une conférence citoyenne», a précisé Jean-Louis Missika.

Dans le même ordre d'idée, le directeur de campagne d'Anne Hidalgo a fait savoir que le futur Plan local d'urbanisme, prévu dans la prochaine mandature, deviendra un PLU «bioclimatique». Cela permettra de définir «des zones en déficit d'espaces verts, où il sera possible de détruire des bâtiments vétustes» pour créer des parcs ou des jardins à la place.

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