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Une fresque pro Adama Traoré inaugurée en Seine-Saint-Denis suscite l’indignation de la police

Inaugurée récemment à Stains, en présence du maire, une fresque «contre le racisme et les violences policières» représentant les visages d'Adama Traoré et de George Floyd a suscité la colère d'un syndicat de police, qui appelle à manifester devant aujourd'hui.

Réalisée par un collectif d'artistes locaux, elle représente, sur un fond bleu agrémenté de nuages, les visages côte à côte de George Floyd, mort lors de son interpellation aux Etats-Unis, et d'Adama Traoré, jeune homme noir mort en juillet 2016 après son arrestation par les gendarmes à Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise). Une phrase les surplombe : «Contre le racisme et les violences policières».

Le lien est ainsi clairement fait par les «artistes» entre la mort d’Adama Traoré et la culpabilité des forces de l’ordre (une expertise judiciaire de mai 2020, contestée par la famille du défunt, indique qu’il a succombé à un «œdème cardiogénique», écartant la responsabilité des gendarmes, ndlr). Celles-ci sont en outre clairement considérées comme racistes, via les mots qui accompagnent le dessin.

Il s'agit d'une «ultime provocation par un élu de la République qui stigmatise les policiers», a dénoncé sur les réseaux sociaux le syndicat Alliance 93, qui appelle à une mobilisation devant la fresque, ce lundi après-midi, et demande «que la phrase soit repeinte».

Le maire de Stains craint des «débordements» si les policiers manifestent

Cet appel a entraîné une réponse de la part du comité Adama, qui a également appelé à se rendre sur les lieux. «Effacer mon frère, recouvrir son visage, c'est nier son existence. (...) C'est profaner nos morts», s'est insurgée dimanche Assa Traoré dans une vidéo en ligne. Celle-ci était d’ailleurs présente lors de l'inauguration de la fresque, jeudi dernier, aux côtés du maire (PCF), Azzédine Taïbi, de cette ville populaire de Seine-Saint-Denis.

«Cet appel au rassemblement (du syndicat Alliance, ndlr) est une menace à l’ordre public que je ne peux tolérer», a réagi dimanche l’élu, faisant part de ses «inquiétudes quant aux risques de débordement».

«A Stains, nous avons toujours dénoncé les violences quelles qu’elles soient. (...) Pour autant nous ne cesserons pas de dénoncer les comportements inadmissibles de certains policiers qui outrepassent leurs droits», a-t-il affirmé dans un communiqué. «Cette fresque est une expression artistique et pacifiste, en soutien et hommage à toutes les victimes de l’injustice», a-t-il encore avancé.

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