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Incendie de la cathédrale de Nantes : ce que l’on sait

Samedi 18 juillet, la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Nantes a été frappée par un incendie criminelle. Si le feu avait été circonscrit, d'importants dégats ont eu lieu. Un bénévole rwandais du diocèse a été arrêté.

QUE S'est-il passé ?

Tôt le 18 juillet (vers 7h45), dans le centre-ville de Nantes, des «passants qui voyaient des flammes derrière la rosace» avaient alerté les secours. Les pompiers avaient alors découvert «un violent incendie au niveau de l'orgue situé derrière la rosace et l'action s'est concentrée sur ce foyer», selon le directeur départemental des pompiers, le général Laurent Ferlay.

Les secours avaient «fait des reconnaissances du bâtiment et de la protection des œuvres d'art, en liaison avec les autorités de la cathédrale». Grâce à une centaine de pompiers et une quarantaine d'engins, l'incendie avait été maîtrisé puis «circonscrit» vers 10h.

UN BÉNÉVOLE RWANDAIS DU DIOCÈSE A RECONNU LES FAITS 

Une semaine après l’incendie, un bénévole du diocèse, qui avait rapidement été suspecté et entendu, a reconnu les faits. Il a indiqué avoir allumé trois feux, sur le grand orgue, le petit orgue et dans un panneau électrique.

L’homme est un réfugié rwandais de 39 ans, arrivé en France il y a quelques années, a indiqué à l’AFP le père Hubert Champenois, recteur de la cathédrale de Nantes. Il le connaissait «depuis quatre ou cinq ans », précise-t-il, en expliquant qu’il officiait comme «servant d’autel».

Les enquêteurs s’étaient penchés sur son cas en remarquant qu’aucune trace d’effraction n’était présente sur les accès à l’édifice. Le suspect était censé fermer la cathédrale la veille.

Il a été mis en examen pour «destruction et dégradation par incendie» et placé en détention provisoire. L'homme, qui encourt une peine de 10 ans de prison et 150.000 euros d’amende, selon le procureur de la République, n'a pas encore expliqué les raisons de son geste.

QUELS SONT les dégâts ?

«Les dégâts sont concentrés sur le grand orgue qui semble être entièrement détruit. La plateforme sur laquelle il se situe est très instable et menace de s'effondrer», a affirmé le général Laurent Ferlay.

«Très peu, voire pas du tout d'éléments (de l'orgue) seront sauvables», a indiqué à l'AFP Philippe Charron, responsable du pôle patrimoine de la Drac.

«C'est très impressionnant et c'est une perte inestimable», a indiqué l'administrateur diocésain, le père François Renaud, en charge de la cathédrale. «La console de l'orgue de chœur a disparu en fumée et les stalles en bois attenantes. Derrière le grand orgue, il y a des vitraux d'origine qui ont tous volé en éclats. C'est une verrière complète du XVIe» qui a été détruite, a-t-il ajouté, précisant qu'il y avait beaucoup de suie à l'intérieur de l'édifice.

Laurent Delpire, conservateur des Antiquités et objets d'art de Loire-Atlantique, a pu précisément lister les éléments touchés : l'orgue et le buffet d'orgue du XVIIe siècle, un tableau d'Hippolyte Flandrin du XIXe, une partie des stalles du chœur qui étaient récentes et les vitraux de la façade, dont une partie était des vestiges de vitraux du XVIe siècle, le reste étant moderne.

Concernant les autres œuvres présentes dans la cathédrale, «la plupart ont été sauvées». 

L'Etat aidera à la reconstruction

Le Premier ministre Jean Castex s'était rendu le jour du sinistre à la cathédrale de Nantes, avec les ministres de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et de la Culture, Roselyne Bachelot.

Après avoir visité la cathédrale et rencontré les pompiers, le chef du gouvernement avait fait une courte déclaration, rendant d'abord hommage «au dévouement et au très grand professionnalisme de la grosse centaine de sapeurs-pompiers qui ont été mobilisés dès le début du sinistre et qui l'ont géré avec une efficacité remarquable».

«(...) Place ensuite à la reconstruction, que je souhaite la plus rapide possible et à laquelle l'Etat prendra toute sa part», avait-il assuré.

La ministre de la Culture Roselyne Bachelot, qui s'était également rendue sur place, a indiqué que «la qualité du patrimoine français implique des efforts financiers tout à fait considérables et l’Etat va bien sûr être là pour une opération qui sera forcément longue».

Une collecte lancée par la Fondation du patrimoine

Samedi 18, en fin d'après-midi, la Fondation du patrimoine a annoncé le lancement d'une collecte dont les fonds serviront à la reconstruction du grand orgue, vieux de 400 ans et qui avait notamment survécu à l'incendie de la cathédrale en 1972. 

«Tous les dons de cette souscription seront intégralement reversés aux travaux», souligne la fondation, précisant qu'aucun frais de gestion ne sera prélevé. Cet appel aux dons a été lancé en coordination avec le ministère de la Culture. 

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