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Parcoursup : des milliers de candidats en attente, des places a minima débloquées en urgence

La gestion du flux d'étudiants supplémentaires se conjugue à la préparation d'une rentrée toujours très incertaine La gestion du flux d'étudiants supplémentaires se conjugue à la préparation d'une rentrée toujours très incertaine. [DAMIEN MEYER / AFP]

La plate-forme d'admission en enseignement supérieur Parcoursup peine plus que jamais à trouver une place à chaque inscrit. Au total, plus de 90.000 candidats n'ont en effet pas obtenu de proposition à l'issue de la phase principale d'admission qui s'est achevée vendredi. Et si ce mardi 21 juillet, Frédérique Vidal annonce l'ouverture de places supplémentaires, cela pourrait vite ne pas suffire.

«Aucun jeune ne sera laissé sur le carreau». C'est ce qu'a promis, ce mardi 21 juillet, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche dans les colonnes du Parisien.

Reconduite à son poste à l'issue du dernier remaniement, Frédérique Vidal a ainsi assuré que «10.000 places supplémentaires allaient être ouvertes dans les filières les plus demandées».

Vendredi dernier, elle avait déjà indiqué que «9.500 jeunes sont en recherche d'un projet pour entrer dans l'Enseignement supérieur».

En apparence, le déblocage de ces places supplémentaires pourrait donc absorber une bonne partie de ces jeunes, mais, à y regarder de plus près cela est loin d'être acquis.

Savoir de quels chiffres on parle

Dans le détail, les 9.500 jeunes auxquels Frédérique Vidal fait référence sont en réalité les 9.498 bacheliers qui, faute de place, ont requis l'aide de la commission d'accès à l'enseignement supérieur (CAES).

Concrètement, les CAES sont chargées d'étudier au niveau académique les dossiers des élèves qui n'ont pas obtenu de proposition dans le but de leur trouver une affectation.

Si la ministre a choisi de mettre en avant ce chiffre, force est de constater qu'il cache pourtant une forêt bien plus grande de candidats toujours dans le flou.

À la fin de la phase d'admission, vendredi 17 juillet, ce sont en effet très exactement 52.404 candidats lycéens qui restaient sans proposition. C'est 20.000 de plus par rapport à l'an dernier. 

Et, parmi eux, seuls 9.498 - nombre arrondi à 9.500 par la ministre - ont demandé de l'aide aux CAES.

Concernant les 42.906 autres, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, sollicité par La Croix, a expliqué que «comme chaque année, de nombreux lycéens sont engagés dans d'autres projets : emploi, service civique, année de césure, départ à l'étranger».

Le ministère a également assuré avoir appelé tous les lycéens sans proposition pour «faire un point sur leur projet et les inviter à solliciter l'accompagnement des CAES». 

Mais de leur côté, certains syndicats étudiants, comme l'Unef par exemple, n'ont pas du tout la même vision de la situation. 

«Tous ces jeunes ont candidaté sur Parcoursup et ont validé leurs voeux : ils ont demandé une formation précise et veulent donc aller dans l'enseignement supérieur. Certains, n'ayant pas eu de proposition, abandonnent et ne sollicitent pas les CAES», explique ainsi à La Croix sa présidente, Mélanie Luce.

Par ailleurs, et parce que Parcoursup ne concerne pas seulement les bacheliers mais également les étudiants en réorientation ou scolarisés à l'étranger, on dénombre également près de 40.000 candidats non lycéens qui, eux aussi, n'ont toujours pas reçu de proposition.

Au total, ce sont donc très exactement 91.371 candidats qui, cette année, n'ont pas obtenu de réponse positive, soit 30.000 élèves de plus que l'an dernier. 

En tout état de cause, l'ouverture de 10.000 places supplémentaires pour la rentrée, ne pourrait donc constituer qu'une simple bouffée d'air frais. Parmi elles, et selon les précisions apportées par Frédérique Vidal, 2.000 places devraient être réservées dans les formations de soins infirmiers, lorsque d'autres devraient également concerner le domaine sanitaire et social.

Reste enfin à savoir comment cette gestion de l'afflux des étudiants va se traduire sur le terrain puisqu'il se conjugue à la préparation d'une rentrée encore très incertaine, sur fond d'épidémie de coronavirus.

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