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JO 2024 : les élus de Seine-Saint-Denis inquiets face aux coupes budgétaires

Certaines épreuves de natation pourraient finalement ne pas avoir lieu en Seine-Saint-Denis (93). Certaines épreuves de natation pourraient finalement ne pas avoir lieu en Seine-Saint-Denis (93). [© Métropole du Grand Paris / AFP]

Plusieurs élus de Seine-Saint-Denis ont tiré la sonnette d'alarme ce jeudi 10 septembre, craignant que leur département soit lésé par les restrictions budgétaires annoncées dans l'organisation des JO 2024 en raison de la crise du coronavirus. Une communion transpartisane pour défendre l'héritage des Jeux sur leur territoire.

La crise sanitaire et économique contraignent en effet les organisateurs des Jeux Olympiques 2024 à réduire drastiquement les coûts. Le Comité d'organisation des jeux olympiques (Cojo) entend faire pas moins de 10 % d'économies, sur un budget d'organisation évalué à ce stade à 3,8 milliards d'euros.

En juillet, une réunion avait eu lieu à ce sujet, avec une révision de la carte des différents sites de Paris 2024. Le président du Cojo, Tony Estanguet, avait alors envisagé de «mutualiser» certains sites. Et c'est justement cette stratégie qui inquiète les élus de Seine-Saint-Denis. Ceux-ci redoutent «le jeu de chaises musicales» annoncé par l'ancien médaillé olympique de canoë.

Un héritage à préserver

Ils craignent de perdre de futures infrastructures si celles-ci sont revues à la baisse, rognées voire même abandonnées. Mais également en notoriété et retombées économiques, si les épreuves n'ont pas lieu chez eux. Ce serait le cas à Saint-Denis où certaines épreuves de natation pourraient être déplacées ou encore à Dugny, qui devrait accueillir une version tronquée du village des médias.

Car ces infrastructures pensées dans le cadre des JO doivent ensuite devenir des logements ou des équipements publics à destination des habitants du 93. «On ne va pas accepter, pour quelques millions d'économie, de se passer d'un gymnase ou d'une crèche à Dugny», s'insurge Stéphane Troussel, le président de la Seine-Saint-Denis.

«Oui à l’organisation de Jeux plus sobres, mais non pour que la Seine-Saint-Denis soit la variable d’ajustement pour les économies à réaliser. Des épreuves en moins, un village des médias réduit au minimum... La Seine-Saint-Denis ça ne peut pas être juste le vestiaire des JO 2024», a ajouté l'élu.

Car in fine, seul un tiers de ce qui était prévu pourrait être construit à temps, d'ici à 2024. Le reste risquerait alors être abandonné. Sauf qu'à Dugny par exemple, ces infrastructures sont tout simplement indispensables, explique Stéphane Troussel : «1.000 habitants supplémentaires sont attendus à l'issue des JO, dans cette ville qui ne compte que 10.0000 habitants».

Un appel lancé au Premier ministre

«Nous attendons de l’Etat des garanties solides concernant le financement et la livraison des équipements et aménagements prévus en Seine-Saint-Denis pour améliorer le quotidien des habitants. Je compte sur Jean Castex pour prendre les bonnes décisions», espère désormais Stéphane Troussel. Sous peine de «perdre le sens même de la candidature de Paris 2024, c'est-à-dire recoudre son lien avec la banlieue et mettre la Seine-Saint-Denis au coeur du projet».

«D'autant plus que ce débat arrive au moment où l'Etat lance un plan de relance», ajoute le président socialiste de la Seine-Saint-Denis. «Il faut que l’Etat prenne ses responsabilités pour ne pas sacrifier l’héritage matériel et immatériel des JO en Seine-Saint-Denis, pour qui cet événement constitue aujourd’hui un élément de réparation de la crise. La relance doit aussi avoir lieu dans notre département !», a-t-il conclu.

 

Mardi 15 septembre, le bureau du Comité d'organisation des jeux olympiques (COJO) – présidé par Tony Estanguet – devrait d'ailleurs se réunir, afin d'entériner les modifications liées aux contraintes budgétaires. Puis, les arbitrages seront rendus par le conseil d'administration à la fin du mois de septembre. Deux réunions décisives pour l'héritage des JO 2024 en Seine-Saint-Denis.

Pour rappel, le budget total du Cojo s'élève à 3,8 milliards d'euros, destinés à l'organisation des JO. Côté financement, le Cojo table sur 1 à 1,2 milliard d'euros en recettes de sponsors, 1 milliard en billetterie et 1,4 milliard correspondant à la contribution du CIO.

S'y ajoutent le budget de la Solideo – chargée de construire les infrastructures pérennes – 3,1 milliards d'euros d'investissements, dont 1,5 de l'Etat et des collectivités, dans les équipements pérennes. Parmi eux, le village olympique et le village des médias qui doivent être transformés après les JO en logements, ainsi que le centre aquatique olympique qui viendra pallier le manque de piscines en Seine-Saint-Denis.

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