En direct
A suivre

#Lundi14septembre : contre le sexisme, les lycéennes ne se laissent plus dicter leurs tenues

Des lycéennes affirment avoir été sanctionnées pour avoir porté une jupe, une robe, un short ou un crop top dans leur établissement scolaire.[Pixabay]

Météo France annonce une vague de chaleur cette semaine et pourtant, dans certains lycées, des jeunes femmes se voient refuser l'accès en cours pour des vêtements qui dévoilent leurs jambes, leurs épaules ou la naissance de leur ventre. Pour protester contre les remarques ou les sanctions subies par plusieurs d'entre elles en raison de leur tenue, le hashtag #Lundi14septembre est apparu sur Twitter.

Il encourage les lycéennes à passer outre les interdictions de leurs établissements scolaires en matière de vêtements pour la journée. Ce mouvement est né de la colère de celles qui ont été sanctionnées pour un crop-top (un T-shirt qui laisse entrevoir le ventre, ndlr), une jupe, une robe ou un short.

A Dax (Landes), les élèves du lycée Borda ont partagé les affiches placardées dans leur établissement, interdisant notamment les jupes et hauts courts. Plusieurs témoignages du même genre ont fleuri sur Twitter, sous le hashtag #Balancetonbahut. Des lycéennes publient des photos montrant les vêtements, a priori ordinaires, qui leur ont pourtant valu des sanctions. Beaucoup d'entre elles déplorent que les shorts leur soient interdits, alors que ce n'est pas le cas pour les garçons.

Réclamant simplement le droit de s'habiller comme elles le souhaitent, surtout par cette chaleur, elles ont finalement décider de le prendre. Avec les hashtags #Lundi14septembre ou #Liberationdu14, les lycéennes de toute la France se sont passé le mot pour porter, ce jour, tous ces vêtements qu'on leur interdit le reste du temps.

Sur les photos partagées sur Twitter, les jupes, robes, shorts et autres crop-tops fleurissent. Le mouvement a même été suivi par certains garçons, qui jugent eux aussi injustes les injonctions vestimentaires imposées à leurs camarades féminines.

Ces dernières affirment que le fait de chercher à cacher leurs corps leur donne l'impression d'être sexualisées à outrance. «Y'en a marre de se prendre des remarques parce qu'on distrait les garçons», écrit l'une d'elles.

 A Boulogne-sur-Mer, des élèves du lycée Branly se sont rassemblés, vendredi 11 septembre, après qu'une élève a été sanctionnée pour une tenue jugée trop courte. Selon les propos de certains de ses camarades, rapportés par La Voix du Nord, un surveillant lui aurait dit que sa tenue «invitait au viol». Des propos graves qui tendent à valider la culture du viol, qui fait porter la responsabilité de l'agression sur la victime plutôt que sur l'agresseur.

«La tenue ne justifie pas le viol», se sont défendues les élèves, à l'aide de pancartes invitant à «éduquez vos fils» plutôt que de demander aux filles de se cacher. Soutenant la colère de ces jeunes femmes, l'association NousToutes a rappelé : «Nos tenues ne sont pas le problème. Le problème, c'est le harcèlement, les agressions et les viols. Soutien à toute celles et ceux qui refusent la culpabilisation des femmes.»

L'Union nationale lycéenne (UNL) a elle-même apporté son soutien au mouvement, demandant «la fin des discriminations» liées aux tenues vestimentaires et «l'abrogation de la mention "Tenue correcte exigée" des règlements». Selon le Bulletin officiel publié par l'Education nationale le 25 août 2011, cette dernière n'est pas définie de manière précise et reste donc à l'appréciation de chaque chef d'établissement... mais pas aujourd'hui.

Retrouvez toute l'actualité nationale ICI

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités