La direction d'une salle de sport parisienne a décidé de rouvrir ses portes à ses adhérents munis d'un certificat médical, dès ce lundi 12 octobre. Si celle-ci est la seule à le faire pour l'instant, elle pense être suivie par de nombreuses autres.
«La réglementation applicable à Paris prévoit la fermeture des salles de sport couvertes, sauf, notamment, pour les personnes munies d'une prescription médicale», a ainsi fait savoir la direction des clubs de sport L'Usine, qui a rouvert ce lundi son établissement situé à Opéra à ses abonnés qui viendraient munis du fameux sésame.
Fermés à la demande de la préfecture de police depuis le 24 septembre dernier «en raison de la dégradation de la situation sanitaire», les clubs de sport et clubs de fitness devraient rester portes closes jusqu'au lundi 19 octobre. Selon l'arrêté préfectoral, seules les piscines et autres gymnases publics peuvent en effet rester ouverts pour les activités scolaires et extra-scolaires des moins de 18 ans.
Sur le site du ministère des Sports, il est pourtant bien mentionné que «les personnes disposant d’une prescription médicale d’activité physique adaptée (APA) souvent intégrées dans des parcours de soins [...] peuvent continuer d’exercer leur pratique dans les équipements couverts de type X», faisant de fait «partie des publics prioritaires».
«Nous respectons l'arrêté préfectoral à la lettre»
Et c'est justement à cela que se réfère Patrick Rizzo, le co-fondateur des clubs de sport L'Usine, qui assure «respecter l'arrêté préfectoral à la lettre» et «ouvrir en toute légalité», faisant valoir qu'un certain nombre d'exceptions sont tolérées par cet arrêté préfectoral. L'une d'entre elles permettrait ainsi à ses adhérents qui en auraient besoin «de pouvoir pratiquer l'activité individuelle indiquée par leur médecin». Selon ce dernier, «environ 25 à 30 % de ses 4.000 abonnés» pourraient ainsi être concernés et intéressés par cette réouverture, insistant lourdement sur le fait que seuls pourront rentrer ceux qui seraient munis d'une «prescription médicale en règle datée de moins de 3 mois».
Contactée, la préfecture de police de Paris assure ne pas être au courant qu'une telle dérogation existe, mais renvoie la balle au ministère des Sports. Le cabinet de la ministre Roxana Maracineanu fait quant à lui savoir que l'intégralité des nouvelles mesures sont détaillées sur le site du ministère, où la seule mention qui fait référence aux salles de sport privées est la suivante : «pour les salles de sport privées, qui se trouvent dans une situation économique particulièrement difficile, des mesures de soutien économique seront déployées par le gouvernement, qui procède actuellement à des échanges quotidiens avec ses acteurs pour trouver les dispositifs les plus pertinents».
En attendant une position plus claire sur la question, Patrick Rizzo est déterminé à rouvrir son club aux personnes «pour qui le sport est un besoin vital» et se réjouit «d'oeuvrer à la santé collective», soulignant que l'ensemble du personnel «sportif» de son établissement est diplômé et parfaitement compétent pour encadrer des personnes en rééducation ou suivies dans le cadre d'une chimio-thérapie par exemple.
«Il ne s'agit pas de remettre en place commercialement un réseau mais de répondre à une demande», ajoute-t-il. Quant à savoir pourquoi les autres patrons de salles de sport ne font pas de même, le patron de L'Usine répond que ces derniers ne sauraient tarder. «Nous sommes les seuls du secteur, je n'y peux rien», conclut-il.