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Sexisme, racisme... Un groupe Whatsapp de policiers rendu public

Les échanges Whatsapp de 33 fonctionnaires de police parisiens ont été suivis par StreetPress. [Martin Bureau / AFP]

Racisme, sexisme, culture du viol... Pendant huit mois, le site web indépendant StreetPress a eu accès au groupe Whatsapp d'une Bdep parisienne. Le parquet a ouvert une enquête.

Sur ce groupe, on trouve des clichés racistes, des insultes, et des commentaires sur les plaintes déposées. Comme pour cette femme, venue porter plainte pour violences conjugales : «Qu'elle vienne pas dans 2 jours en disant qu'elle souhaite retirer sa plainte parce qu'il lui a offert un bouquet de fleurs...», écrit un policier. 

Pendant plusieurs mois, la rédaction de StreetPress a soigneusement répertorié ce genre de messages. Elle publie ce mardi 27 octobre des captures d'écran dévoilant des échanges entre 33 policiers de la Brigade des délégations et des enquêtes de proximité (Bdep) du 8ème arrondissement de Paris.

Une enquête ouverte

Les propos ont immédiatement suscité la polémique. Le collectif féministe Nous Toutes a dénoncé sur Twitter des "faits graves" de la part de "personnes censées recevoir les plaintes de victimes de violences" et qui "doivent être sanctionnées". 

De son côté, le parquet de Paris a décidé d'ouvrir une enquête ce jeudi 28 octobre pour "provocation non publique à la haine raciale". L'enquête a été confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). 

Témoignage d'un policier noir

Les captures d'écran ne sont pas les seules à avoir choqué. La rédaction de StreetPress a également relayé le témoignage de David E., un policier noir membre de la Bdep concernée. Après avoir été la cible de blagues racistes et de réprimandes, celui-ci a porté plainte pour harcèlement, violences volontaires, discrimination et outrage. Le parquet de Paris a ouvert le 14 septembre une enquête sur le chef de harcèlement moral. 

Ce n'est pas la première fois que StreetPress dénonce la banalisation du racisme et du sexisme dans la police. En juin, alors que les débats sur les violences policières faisaient rage et que de nombreux rassemblements étaient organisés en soutien à la famille d'Adama Traoré, le site avait dévoilé l'existence d'un groupe Facebook réservé aux forces de l'ordre, où plus de 8000 policiers s'échangeaient des blagues et des montages discriminatoires. Le parquet de Paris avait aussitôt ouvert une enquête préliminaire pour «injure publique à caractère raciste» et «provocation publique à la haine raciale». 

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