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Anas, l'étudiant qui s’était immolé par le feu devant le CROUS de Lyon, revient sur son geste un an après

Les étudiants de l'Université Lyon 2 s'étaient mobilisés à la suite de l'immolation par le feu d'un de leurs camarades. Les étudiants de l'Université Lyon 2 s'étaient mobilisés à la suite de l'immolation par le feu d'un de leurs camarades. [PHILIPPE DESMAZES / AFP]

Pour dénoncer la précarité dont il était victime, Anas, étudiant à l’Université Lyon 2, s’était immolé par le feu devant un bâtiment du CROUS. Un an après son geste, l’étudiant, qui souffre toujours de graves séquelles, revient sur son acte «désespéré» et appelle les étudiants à continuer de lutter pour de meilleures conditions de vie.

C’est sur Facebook que le jeune homme a décidé de prendre la parole pour la première fois depuis sa tentative d’immolation. «Je suis conscient de la gravité de mon acte désespéré, je traversais une période difficile sans emploi stable, sans logement étudiant et sans bourse universitaire», explique-t-il.  Avant de passer à l’acte, l’étudiant avait posté un message sur les réseaux sociaux en évoquant ses difficultés financières. Il avait notamment perdu le droit à sa bourse, car il avait «triplé» sa deuxième année de licence.

Le jeune homme est resté près de cinq mois dans le coma, avant de se réveiller en mai dernier. Il est brûlé au troisième degré sur 75% du corps, et a déjà subi près d’une cinquantaine d’opérations. Il est aujourd’hui toujours en centre de rééducation, et se réjouit de pouvoir à nouveau parler, marcher et écrire, malgré ses plaies et les amputations des doigts qu’il a subies.

Continuer la lutter contre la précarité étudiante

«Je me réveille en constatant que cela aura au moins permis quelques avancées telles que les repas des Restos U à 1€, même s'ils ne s'adressent qu'aux boursiers et boursières», continue-t-il. L’étudiant, qui a aujourd’hui repris ses études à distance, invite les jeunes et les étudiants à continuer de se mobiliser pour leurs droits, et d'autant plus pendant la crise sanitaire qui touche aussi les étudiants de plein fouet : «Je tiens à dire à toutes les personnes qui me liront de lutter pour leurs droits, car ce n'est pas dans la passivité qu'on arrive à défendre, et encore moins à gagner, de bonnes conditions de vie. (…) Il faut que nous, étudiantes et étudiants, salariés ou non, réussissons à unir nos forces, à travers des syndicats.»

Fervant opposant au «fascisme et au libéralisme», il avait notamment accusé «Macron, Holland, Sarkozy et l'UE» de «[l'avoir] tué», et dénonçait les inégalités et la précarité induites par le libéralisme. Son geste avait été qualifié de «politique» par les syndicats étudiants.

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