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Coronavirus : la ville de Roubaix traque le variant britannique

«Nous avons six jours pour tous nous tester, même si nous n'avons pas de symptôme» : c'est la consigne donnée aux habitants de Roubaix alors qu'une large campagne de dépistage s'ouvre ce lundi et s'installe dans la ville jusqu'au 16 janvier. L'objectif est de traquer le coronavirus et, surtout, son variant britannique.

Six centres de test sont accessibles à ceux qui vivent ou travaillent à Roubaix. La procédure est gratuite, sans ordonnance et sans rendez-vous mais les préinscriptions sont possibles.

La ville de Roubaix compte près de 100.000 habitants et les autorités espèrent en dépister le plus grand nombre possible. Jean-Philippe Dancoine, adjoint local en charge de la Santé indique : «on s'est donné la possibilité de pouvoir accueillir plusieurs centaines de personnes par jour et par site».

Ceux qui participeront à cette campagne massive seront soumis à deux tests : un test antigénique et un test PCR classique. Le premier, dont le résultat est disponible en 15 à 20 minutes, permettra d'orienter les personnes testées positives immédiatement afin d'enrayer la circulation du coronavirus.

Le second, dont l'issue est connu dans les 12h, aura pour rôle d'affiner la détection des cas positifs, sachant qu'en l'absence de symptômes, un risque de «faux négatif» existe avec le test antigénique.

Evaluer la sensibilité des tests

C'est la première fois en France que les deux tests sont réalisés en simultané à si grande échelle. L'occasion d'évaluer leur sensibilité et d'améliorer leur efficacité, en déterminant dans quelle circonstances le risque de «faux négatif» est accru.

Après analyse, les prélèvements seront envoyés au Génoscope d'Evry (Essonne), un centre national de séquençage génétique. Cette procédure est cruciale puisqu'elle permet de détecter les variants du virus et notamment le britannique, qui suscite l'inquiétude en ce début d'année.

Contrairement au Royaume-Uni et au Danemark, la France ne dispose pas d'un réseau de surveillance épidémique par séquençage génétique. Aussi, il est pour l'instant difficile de déterminer la part de variant britannique parmi les cas positifs français.

La campagne de dépistage à Roubaix doit permettre de commencer à établir une cartographie française de cette mutation jugée plus contagieuse. Elle est adossée à une enquête nationale menée sur tous les tests positifs réalisée jeudi 7 et vendredi 8 janvier, dont les résultats devraient être connus cette semaine.

Ce dispositif s'installe alors même que deux cas du variant britannique du coronavirus ont été confirmés à Lille, dimanche 10 janvier. L'Agence régional de santé (ARS) des Hauts-de-France l'a justement annoncé lors du lancement de la campagne de tests de Roubaix, soulignant le rôle du séquençage génétique dans leur détection.

Le directeur général de l'instance, Benoît Vallet, a ajouté que les deux personnes concernées sont issues «du milieu professionnel médical» et que leurs cas sont «clos sur le plan du suivi épidémiologique». Un chauffeur de poids lourd «qui revenait d'Angleterre et a été dépisté à sa sortie du Royaume-Uni» pourrait lui aussi avoir contracté le variant britannique du virus. Les résultats de son séquençage sont attendus.

Cette campagne de dépistage massive a également pour but de prendre le pouls de l'épidémie. Il s'agit notamment de déterminer si les fêtes de fin d'année peuvent être à l'origine d'une nouvelle flambée des contaminations.

Une question cruciale au niveau national mais aussi localement puisqu'en octobre dernier Roubaix a connu l'un des taux d'incidence les plus élevés du pays, avec 1.135 nouveaux cas de Covid-19 pour 100.000 habitants.

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