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Emmanuel Macron et Barbara Pompili élus «Boulets du climat» par Greenpeace

Greenpeace a organisé une remise de prix parodique, les «Boulets du climat» Greenpeace a organisé une remise de prix parodique, les «Boulets du climat»[LUDOVIC MARIN / AFP]

Une distinction pas comme les autres. L’association de protection de l’environnement a dévoilé, ce mardi 26 janvier, le palmarès 2020 des «Boulets du climat». Le prix est remis à Barbara Pompili et Mohamed Laqhila, et Emmanuel Macron s’est vu décerner le prix spécial du jury.

Réunis devant l’Assemblée nationale ce matin, des militants de Greenpeace ont participé à la cérémonie parodique de remise des prix des «Boulets du climat», un prix créé par l’association le 8 décembre dernier, et qui récompense «le pire de l’inaction climatique». Greenpeace revendique «plus de 30.000» votes du public pour cette élection.

Dans la catégorie «membre du gouvernement», c’est la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, qui a reçu la médaille d’or, «pour la réintroduction des néonicotinoïdes tueurs d’abeilles», indique l’association.

En effet, ces pesticides avaient été interdits en France, notamment pour des dégâts qu’ils causent sur le système nerveux des abeilles. Les producteurs de betteraves ont cependant bataillé pour la réintroduction de ces produits, qui tuent les moucherons, qui transmettent la jaunisse à ces légumes. Le Parlement a donc autorisé leur réintroduction pour cette filière.

Autre lauréat du prix des «Boulets du climat» : Mohammed Laqhila, dans la catégorie «parlementaire», pour «son lobbying en faveur de l’huile de palme et Total». En 2019, le député des Bouches-du-Rhône avait défendu un texte prévoyant le report à 2026 de l’effacement de l’huile de palme de la liste des biocarburants, qui devait entrer en vigueur en 2020, une position à l’époque vivement critiquée par les associations de défense de l’environnement.

Prix spécial pour Emmanuel Macron

Alors qu’il ne figurait pas dans la liste des nommés de cette cérémonie parodique, Emmanuel Macron a tout le même obtenu le prix spécial du jury du «Roi des Boulets du climat», pour «l’ensemble de son œuvre». «Comment ne pas récompenser sa stratégie de mensonges et renoncements systématiques face à l’enjeu climatique, qui n’est rien de moins que le défi du siècle ?» a commenté Greenpeace.

L’association reproche surtout à Emmanuel Macron de baser sa stratégie de lutte contre les changements climatiques uniquement sur la communication, et sans action concrètes. «One Planet Summit, Haut Conseil pour le climat, Conseil de défense écologique, Convention citoyenne pour le climat... tout est bon pour occuper l’espace médiatique et tromper l’opinion publique», dénonce Greenpeace. 

Les ONG de défense de l’environnement attendent désormais le jugement du tribunal administratif de Paris, dans le procès de « l’Affaire du siècle », recours judiciaire porté par différentes associations contre l’inaction climatique du gouvernement. Lors de l’audience, le 14 janvier dernier, la rapporteure du tribunal avait bien pointé la «faute» de l’État, qui n’a pas respecté ses objectifs et sa trajectoire dans la lutte contre les changements climatiques. 

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